Le nouveau modèle de développement requiert de nouvelles compétences et une nouvelle feuille de route. Le roi Mohammed VI recommande de ce fait un remaniement… très attendu. En effet, le discours des 20 ans de règne est on ne peut plus direct. Car cela fait deux années que le souverain a demandé à la classe politique de proposer un nouveau modèle de développement (NMD). Vingt et un mois plus tard, nous avons déjà consommé un remaniement ministériel avec le départ du ministre des finances sans avancer d'un iota sur la réflexion. Aujourd'hui, le roi prend les choses en main. Il institue une commission qu'il va superviser lui-même. Et fait très important; il recommande au chef de gouvernement de lui proposer une liste de nouvelles personnalités capables d'assumer des responsabilités au sein du gouvernement et de certains postes clé, à même d'accompagner cette dynamique du NMD. Car, il ne sert à rien de nommer une commission composée de compétences afin d'élaborer un NMD avec un objectif avancé, celui de mettre le pays sur les rails de l'émergence, et de le confier à un Exécutif impuissant et à court d'outils de mise en œuvre. À partir de la prochaine rentrée, le compteur commencera à tourner. Il faudrait désormais compter en jours et non pas en semaines ou en mois. Le pays a suffisamment perdu du temps et des ressources avec. Les indicateurs économiques présentés le jour même, ironie du sort, par le wali de Bank Al-Maghrib, ne sont pas reluisants et nous interpellent tous, chacun dans son périmètre de responsabilité. Le roi l'a dit sans détour. Il veut la vérité, toute la vérité, sur la base de laquelle, nous devons tous construire ce que sera le Maroc de demain. Celui de nos enfants et de nos petits-enfants. C'est un tournant où ceux qui essayeront de cacher les véritables maux du pays marqueront leurs noms parmi ceux qui n'ont pas rendu service à la nation. Et le qualificatif est gentil.