Selon la presse espagnole, le gouvernement régional catalan se penche sur un projet social visant à réduire les arrivées des jeunes migrants marocains en leur offrant des opportunités de travail auprès des entreprises catalanes basées dans le royaume. Le gouvernement régional de Catalogne a décidé de prendre le taureau par les cornes en ce qui concerne le dossier des mineurs marocains arrivant dans cette communauté. Selon le pure-player espagnol www.eldiario.es, l'Exécutif catalan veut s'attaquer au problème à la source, en allant à la rencontre de ces jeunes au Maroc. D'après les sources de ce journal, le gouvernement catalan finalise un projet de coopération dans lequel il compte impliquer des entités sociales marocaines, afin de dissuader les jeunes migrants de prendre le large. Appelé «Al Amal», le programme en question compte offrir aux jeunes candidats à l'immigration des alternatives au projet migratoire aux conséquences incertaines, voire funestes dans certains cas. L'initiative fera la part belle à la mise en place de projets socioprofessionnels, créateurs d'emplois et générateurs de revenus. Ledit programme sera décliné en quatre phases. L'initiative émane du ministère local en charge du travail et des affaires sociales. Un département géré par un responsable d'origine marocaine, Chakir El Homrani. Cette administration catalane confiée à l'ex-syndicaliste et militant a écarté l'envoi d'éducateurs de la région. Celle-ci penche plutôt pour une participation des autorités locales afin de créer des opportunités au profit des jeunes prétendants marocains à l'immigration irrégulière. De même, les promoteurs de cette initiative veulent impliquer les entreprises catalanes présentes au Maroc pour qu'elles s'engagent auprès de ces jeunes migrants en leur offrant des opportunités d'insertion professionnelle. Le projet en est toujours à la phase de prospection et d'analyse. Il devrait être décliné avec le concours de l'administration locale et des ONG marocaines ayant à leur actif une solide expérience en matière de gestion de projets similaires. Il est aussi question de sensibiliser les jeunes aux risques de l'immigration irrégulière et les dangers qu'ils encourent seuls dans la rue, une fois arrivés en Espagne. À cet effet, des missions seront organisées dans les zones considérées comme le point de départ des enfants migrants, à savoir Tanger et Tétouan. L'autre aspect de cette initiative est de faire en sorte que les mineurs qui arrivent en Catalogne continuent à entretenir des liens avec leur famille restée au Maroc. Réalistes, les initiateurs du projet sont conscients du fait que dissuader la totalité des candidats est mission impossible. Si, malgré ces efforts, les jeunes migrants exécutent leur projet migratoire, le gouvernement catalan prévoit de mettre à la disposition du jeune migrant les moyens d'établir des contacts téléphoniques et par Internet avec ses proches, dans le but d'éviter son déracinement. D'après les statistiques du gouvernement catalan, plus de 79% des jeunes migrants foulant cette prospère région espagnole sont originaires du Maroc. Selon la Direction générale en charge de l'enfance et de l'adolescence, 1.129 mineurs marocains sont arrivés en Catalogne à fin juin 2019, soit 46 migrants de plus que l'année précédente.