Le nouveau président de Melilia issu du parti centriste Ciudadanos, a appelé les opérateurs de la ville à respecter les mesures dictées par les agents douaniers marocains concernant le passage des fardeaux. Le nouveau président de Melilia, Eduardo De Castro (Ciudadanos) a appelé les entrepreneurs de l'enclave à se plier aux directives de la douane marocaine aux frontières. Après les coups de gueules des entrepreneurs de la ville contre ce qu'ils ont appelé le durcissement des mesures de contrôle aux frontières, la haute autorité de l'enclave a souligné que les entrepreneurs qui acheminent leurs marchandises vers le royaume doivent respecter les mesures mises en place par les autorités marocaines aux frontières. De fait, les opérateurs se sont plaints de ce qu'ils ont qualifié un traitement discriminatoire de le part des agents marocains à l'égard de la marchandise en provenance de Melilia. À ce propos, De Castro a rejeté cette contre-vérité soulignant que seuls les articles neufs de textile sont bannis alors que les fardeaux contenant des vêtements de seconde main sont admis. «C'est une décision qui dépend de la douane marocaine et seule la marchandise autorisée par cette autorité est tolérée». De la sorte, le fraîchement élu président de la ville a exhorté les commerçants à respecter les normes dictées par la douane marocaine et ne faire passer que les fardeaux contenant des articles et biens déjà utilisés. Les propos du président local n'ont pas été appréciés par ses adversaires politiques. Le PP de Melilia qui vient de basculer dans l'opposition après un long règne à Melilia a saisi au vol cette déclaration pour s'en prendre au chef de l'Exécutif de l'enclave orientale et par ricochet diriger ses attaques vers le royaume. Sur les réseaux sociaux, Juan Imbroda, le président sortant de la ville et baron du PP a critiqué ce qu'il a appelé «la passivité» du gouvernement local face aux autorités marocaines. «Elles (les autorités marocaines, ndlr) ont éliminé la douane commerciale et maintenant elles interdisent certaines marchandises. À cela s'ajoute le chaotique trafic à la frontière», a-t-il attaqué, accusant la coalition au pouvoir de céder devant le Maroc. De son côté, le député local et chef de file du parti d'extrême droite Vox a qualifié l'attitude des autorités de Melilia de soumission devant leurs homologues marocaines et ceci aux dépens des intérêts des entrepreneurs de la ville. L'édile local n'a pas manqué de souligner, tout comme Imbroda d'ailleurs, que la douane est fermée depuis un an, tout en se demandant, faussement, quelle serait le prochain pas du Maroc (sic !). De leur côté, les médias proches des anciens dirigeants ont estimé que la déclaration du nouveau président de la ville est un message de résignation devant le Maroc. Il est à souligner que le chef de l'exécutif de Melilia devait se réunir hier lundi avec le patronat de la ville au sujet de la situation aux frontières et le passage des marchandises. La question du commerce transfrontalier à Melilia commence à vêtir une importance vitale pour les commerçants de la ville. Ceux-ci essayent d'amortir les dégâts subis suite à la fermeture unilatérale de la douane marocaine au poste de Béni Ansar en essayant d'introduire des fardeaux chargés de produits neufs, camouflés sous les friperies et les articles d'occasion. Une supercherie qui n'a pas échappé à la vigilance des douaniers marocains.