L'Association nationale des cliniques privées vient de dévoiler que certaines cliniques à Casablanca bataillent pour inciter les ambulanciers à leur adresser des patients. Tous les moyens (cadeaux, argent...) sont bons pour les motiver. Les cliniques privées s'enfoncent dans la tourmente. Après les critiques virulentes qui leurs ont été adressées lors des troisièmes Assises sur la fiscalité par le Secrétaire général du ministère des Finances Zouhair Chorfi, voilà qu'une guerre fratricide éclate entre les cliniques de Casablanca. Le conflit est rapporté par l'Association nationale des cliniques privées. Dans son communiqué, cette association «affirme avoir eu connaissance de certains agissements de certaines cliniques qui nuisent à la réputation de ses membres». «Ces derniers temps, nous avons appris que certaines grandes cliniques à Casablanca se livrent une bataille acharnée sur qui va le plus soudoyer les ambulanciers», lit-on dans le communiqué de l'Association nationale des cliniques privées. Selon cette dernière, les établissements en question ont même organisé des cocktails au profit des ambulanciers et leur ont distribué des sommes d'argent. Des voyages à l'étranger leur auraient même été offerts. Des agissements jugés scandaleux par l'Association nationale des cliniques privées, qui précise «qu'elle ne peut demeurer inactive face à ce grave problème qui salit la réputation des cliniques privées car au moment où elle fournit un effort considérable pour soigner l'image de marque des adhérents, des directeurs de cliniques sans scrupules la ternissent par ces pratiques innommables». Aussi, l'association invite ces établissements, sans toutefois fois les nommer, à mettre fin immédiatement à ces agissements. L'association se réserve le droit d'utiliser toutes les procédures et recourir à tous les moyens possibles «pour assainir la profession de ces pratiques». Elle compte aussi «dénoncer ces personnes qui ne sont pas dignes de porter le nom de médecin». L'association doit aussi pour montrer sa bonne foi, s'attaquer aux pratiques scandaleuses au sein de la profession que sont entre autres le noir et le chèque de garantie. Des pratiques qui ont fait réagir le secrétaire général du ministère des Finances Zouhair Chorfi durant les dernières assises de la fiscalité. «Quand je vais dans une clinique et qu'on me dit qu'on n'accepte pas le chèque, mais qu'est-ce que cela veut dire ? Il faut que ça cesse ! La corruption, ça suffit ! Le noir, ça suffit ! Nous voulons construire notre pays ! Ce n'est pas que des individus, c'est aussi le rôle des associations, des ordres. La moralisation de la vie publique n'est pas que l'affaire de l'Etat. À quoi sert un ordre ? À quoi sert une association si elle ne peut pas rappeler à l'ordre ses adhérents en cas de manquement ? Chacun doit faire l'effort nécessaire pour balayer devant sa porte», avait lancé Chorfi.