La fiscalité nous colle décidément à la peau. Je voulais passer à autre chose, sauf que les éditos de jeudi et vendredi ont poussé d'aucuns à sortir leurs griffes. Je leur dis que la presse n'est pas le parent pauvre. Détrompez-vous. Médecins, peintres et sportifs, entre autres, sont bel et bien au centre de l'évasion fiscale. Un chiffre nous interpelle et en dit long sur le «civisme fiscal» de certaines blouses blanches. Seuls 2% de l'IR proviennent des professions libérales, dont les médecins. Aujourd'hui, nous savons tous qu'une consultation chez un spécialiste coûte rarement moins de 700 DH. L'examen à l'échographie est devenu un passage obligé. Comptez en moyenne une dizaine de consultations par jour (il y a des pointes dépassant les trente) et multipliez par 200 jours, déduction faite des week-end, jours fériés et vacances, et vous aurez le pactole mensuel des recettes des médecins spécialistes. Personne ne leur en veut pour cela, au contraire, cela compense les longues années de dur labeur, mais contribuer en moyenne à hauteur de 30.000 DH d'impôts par an, c'est le summum du ridicule car cela équivaut à la contribution d'un salarié qui touche moins de 7.000 DH par mois. C'est pourquoi Zouhair Chorfi, numéro deux du ministère de l'Economie et des finances, a eu raison d'exprimer son mécontentement face à ces «gens» qui déclarent à peine 10% -voire moins- de leurs revenus réels. C'est une destruction pure et simple de l'économie, synonyme de pratiques frauduleuses et peu scrupuleuses. D'ailleurs, même entre eux, ils ne se font pas de cadeaux. Coups bas, fake news, pratiques peu orthodoxes... Tout y passe pour avoir un maximum de patients, quitte à détériorer la qualité des prestations. D'ailleurs, l'Association nationale des cliniques privées vient de dénoncer certaines «grandes» cliniques qui «détournent» les patients en manipulant la fi lière des ambulances. Honteux ! Mais cela est une autre histoire. On y reviendra.