Seules 14% des professions libérales déclarent leurs impôts. Des médecins, des avocats, des architectes... Parmi lesquels on retrouve des millionnaires qui n'éprouvent aucune gêne à partager l'oxygène avec nous. On comprend donc bien le coup de gueule de Zouhair Chorfi , secrétaire général du ministère de l'Economie et des finances, lors des Assises de la fiscalité, quand celui-ci a fustigé les médecins qui demandent aux patients de payer «cash» pour échapper au fisc. Et là, c'est l'Ordre des médecins qui doit être pointé du doigt car il ne fait que défendre les intérêts de ses membres, sans jamais remonter les bretelles à ceux qui manquent au devoir civique de payer leurs impôts. Comment marchent-ils sur nos voies publiques, utilisent-ils nos routes et l'éclairage public, entre autres, alors que ce sont surtout les pauvres, les salariés et les fonctionnaires qui les payent par des prélèvements à la source? La réaction aux propos de Chorfi , séance tenante, du représentant des cliniques privées n'honore pas ce métier noble de par l'incivisme et le déficit de patriotisme dont témoigne une bonne partie des professionnels de ce métier. Aujourd'hui, il y a une enseigne de cliniques qui n'arrive plus à trouver de médecins pour y travailler parce qu'elle refuse le «noir» et déclare 100% des prestations. Ceux qui ont sali la blouse blanche, en dépit de leur prestation du serment d'Hippocrate, sont arrivés à se passer le mot et boycotter ces cliniques «clean»! Enfin, il y a des médecins patriotes, il faut le préciser, mais qui sont malheureusement minoritaires et qui n'arrivent pas à imposer leurs valeurs parmi leurs confrères. C'est pourquoi Chorfi avait mille fois raison de hausser le ton comme Omar Faraj, patron de la DGI, qui doit multiplier les contrôles tel que promis. Tout cela est valable pour les professions libérales où l'économie souterraine prévaut et où les déclarations fiscales sont des exceptions! Il est temps d'y mettre de l'ordre.