L'Union européenne a salué dans un rapport l'essoufflement des arrivées des migrants irréguliers et a attribué cette nouvelle tendance à la coopération maroco-espagnole. La pression migratoire a bel et bien chuté. Dans un rapport interne repris par le journal El Pais, l'Union européenne s'est félicitée de cette baisse des arrivées des migrants sur les côtes espagnoles. «La remarquable réduction des arrivées en Espagne est attribuée en grande partie à la collaboration entre les autorités marocaines et espagnoles». Le même document met en exergue le travail mené par les forces de sécurité marocaines, lesquelles ont réussi à faire échouer 2.831 tentatives de migration irrégulière via la mer durant cet exercice. Selon les chiffres disponibles, l'arrivée des migrants est passé de 1.706 en avril 2018 à 820 en 2019, d'après l'organisation internationale pour les migrations (OIM). Pour le journal Abc, les autorités espagnoles attribuent cette trêve dans le phénomène migratoire à deux facteurs. Le premier serait le démantèlement des réseaux mafieux des passeurs, «fruit de la collaboration policière avec le Maroc». En deuxième lieu, le ministère espagnol de l'Intérieur a mis en valeur les efforts des autorités marocaines pour freiner ces arrivées. Comme l'a confiée cette source au journal espagnol, «si peu de migrants arrivent c'est que peu sortent». De même, les autorités espagnoles en charge de ce dossier estiment que la mesure dictée par le Maroc, consistant en réclamant une autorisation d'entrée au territoire marocain aux citoyens originaires de Mali, Guinée équatoriale et le Congo, a commencé à donner ses fruits. De fait, la pression a commencé à fléchir cela fait trois mois, selon ont confié les autorités espagnoles au journal El Pais, ce qui a permis de renouer avec les chiffres enregistrés en 2018. D'après ce média espagnol proche du gouvernement socialiste, «ce changement dans l'attitude des autorités marocaines a été enregistré à partir de janvier, date de l'annonce de la visite du roi Felipe VI au Maroc». D'ailleurs, durant cette visite, le ministère espagnol des affaires étrangères avait communiqué à la presse espagnole que le monarque espagnol en aurait discuté avec le roi Mohammed VI. À présent, des sources proches des secours espagnols reconnaissent que la Marine Royale effectue autant d'opérations de sauvetage que leurs homologues espagnols. Cette tendance penchait en faveur du service espagnol durant 2018, ce qui avait à ce propos encouragé les autorités espagnoles à solliciter un débarquement des migrants dans les ports marocains. Autre signe de cette stabilité des chiffres des arrivées des candidats à l'immigration, les secours maritimes ont mis fi n à la collaboration d'un équipage qui prêtait assistance sur des embarcations à Tarifa et Alméria durant la période de crise, en été dernier. Rappelons que l'Espagne avait promis une aide et une formation directe aux autorités marocaines pour mettre en place un service de secours maritimes calqué sur le modèle espagnol. Comme nous l'avions annoncé en début d'avril, une réunion a eu lieu entre des représentants de ce service et des ONG espagnoles afin de sonder leur avis sur la faisabilité de cette nouvelle forme de coopération. Il est question aussi de prodiguer une formation à la partie marocaine en charge de ce volet. Et enfin, des embarcations dédiées à cette fi n et financées par les autorités européennes seront mises à la disposition des autorités marocaines.