La montée de la pression migratoire vers les côtes espagnoles inquiète les autorités européennes. La presse espagnole s'est fait l'écho du rapport de l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, dont les rédacteurs constatent non sans amertume la recrudescence de l'immigration irrégulière en provenance du continent africain. Selon les conclusions d'une opération menée en Méditerranée par une centaine d'agents relevant de l'organisme européen, les arrivées de migrants ont atteint un niveau record durant le premier trimestre de l'année. Sans ambages, les agents du Frontex établissent un lien entre le démantèlement, par les forces de l'ordre marocaines, des campements des migrants subsahariens et la montée en puissance des tentatives d'accès aux frontières européennes. D'après les analystes de cette agence européenne, la hausse du nombre des migrants irréguliers serait liée «à la politique de répression pratiquée au Maroc et en Algérie». La version présentée par ces gendarmes des frontières maritimes européennes stipule qu'en démantelant les campements des migrants, le «Maroc et l'Algérie exercent une pression» sur ces derniers, ce qui les poussent à prendre le large. Ce constat a été confirmé, à demi-mot toutefois, par la porte-parole de la Commission européenne (CE) à la migration, Tove Ernst. Celle-ci a souligné que Bruxelles suit de près la hausse des arrivées des migrants en Espagne, via la Méditerranée. La responsable communautaire a refusé de donner une lecture de ces faits, estimant que la CE n'a pas encore pu arriver à une conclusion expliquant la reprise de ce phénomène. La porte-parole a rappelé à cet effet que la commission a envoyé des renforts aux autorités ibériques, épaulés à présent par 120 agents européens du Frontex, pour freiner cette situation, inquiétante selon Bruxelles. De son côté, le gouvernement espagnol s'abstient de livrer le fond de sa pensée à propos de ce sujet. Côté chiffres, en juillet dernier, 15.000 candidats à l'immigration ont entrepris une tentative d'accès en Europe par voie maritime. Seuls 2.300 migrants ont atteint les côtes espagnoles via la Méditerranée, soit quatre fois plus que le chiffre enregistré durant l'exercice dernier. La hausse a aussi concerné les tarifs de la traversée irrégulière. Selon l'analyse du Frontex, les prix sont passés de 500 euros par personne à 1.500 euros, au vu de la forte demande.