Les groupes parlementaires poursuivent, aujourd'hui, leur examen du programme gouvernemental. Ceux de la majorité parlementaire, qui passent par ordre d'importance au sein de la première chambre, mettent à l'épreuve leur solidarité. Les 4 présidents ont ainsi tenu une réunion restreinte la veille de l'ouverture des débats. Dans ce cadre, l'action de coordination des groupes au sein des 2 chambres a été confiée à Abdelaziz El Omari, président du groupe du PJD à la première chambre, alors que c'est l'istiqlalien Mohamed El Ansari qui assurera la supervision du rendement des alliés de Benkirane parmi les conseillers. «Cette quatrième réunion des partis de la majorité veut mettre en application les dimensions parlementaires de la charte de la majorité, que ce soit pour les missions de contrôle ou celles relatives à la législation», a expliqué le président du groupe du parti de la lampe. Tractations Les 4 partis devront aussi, d'ici à jeudi, date du vote de confiance, convaincre les formations qui n'ont pas eu droit à la parole -pour absence de quorum requis- de rallier les députés de la majorité. Si l'alliance des partis du centre a déjà déclaré son soutien au programme, le groupe de «l'Avenir», composé de 5 députés, n'a pas encore annoncé officiellement son vote positif en faveur du programme de Benkirane. La séance d'aujourd'hui verra la poursuite des débats avec l'intervention des partis de l'opposition. Le RNI et l'USFP, qui ont minimisé la portée des dispositions prônées par le nouvel Exécutif, devront convaincre l'ensemble de leurs députés à voter contre le programme. La tâche des leaders socialistes semble être plus simple que celle du RNI et propice à fédérer l'ensemble des députés. Le parti de la colombe a en effet un important conseil national à tenir fin janvier et tente actuellement de tourner la page des législatives sans briser l'unité de son parti. L'UC, pour sa part, reste accroché à sa position initiale qui consiste à «soutenir le gouvernement durant cette étape d'investiture et participer au changement voulu par la constitution», explique un député, à la veille du vote du parti qui se dit «écarter pour l'instant l'option du vote négatif», jeudi prochain. Les débats parlementaires ne seront pas pour autant de simples formalités. La nouvelle Constitution a imposé une série de garanties afin que la discussion du programme gouvernemental ne se transforme pas en une séance de contrôle du gouvernement pour des tâches qu'il n'a pas encore commencées. «Il y a une interprétation très abusive de l'article 10 de la Constitution», soulignent plusieurs députés de la majorité. «La participation effective au contrôle du travail gouvernemental ne signifie pas s'opposer à sa stratégie mais la Constitution a énuméré les motions de censure, l'interpellation du Gouvernement, ainsi que des questions orales et les commissions d'enquêtes parlementaires, qui sont des outils utilisés après l'investiture», ajoutent-ils.