Le maire de la ville algérienne de Khenchela (500 km au sud-est d'Alger), Kamal Hachouf, a été limogé pour avoir empêché un candidat à la Présidentielle d'avril prochain d'accéder à sa mairie, ce qui a suscité une manifestation contre le Président Abdelaziz Bouteflika, a-t-on indiqué de source locale. Immédiatement après la décision "irresponsable" de Hachouf, membre du Front de Libération Nationale (FLN), des centaines de personnes se sont rassemblées devant la mairie de Khenchela et plusieurs personnes sont même montées sur le toit et ont décroché une photo géante du Président Bouteflika, qui recouvrait une partie de la façade de la mairie, selon une vidéo circulant sur internet. Suite à cet incident, "le maire avait été démis de ses fonctions par le wali", a déclaré un responsable de la wilaya de Khenchela sous couvert de l'anonymat. Rachid Nekkaz, candidat au scrutin présidentiel du 18 avril prochain, avait annoncé sur les réseaux sociaux qu'il se rendait à la mairie pour y recueillir et faire légaliser des parrainages d'électeurs, comme l'exige la loi électorale, mais il a été empêché d'y accéder. Depuis l'annonce officielle de la volonté du président sortant de briguer un 5e mandat, plusieurs manifestations ont été organisées à travers toute l'Algérie. Le mouvement a fait boule de neige à Chlef et à Alger, d'abord, à Bordj Bou-Arréridj, ensuite, avant de se propager dans d'autres contrées de l'Algérie profonde à l'image d'Oran, d'Annaba, de Biskra, de Tizi Ouzou, de Batna, d'Oum El-Bouaghi, d'El-Tarf et de Béjaïa. Des centaines de milliers de personnes sont ainsi descendues dans la rue, durant le weekend notamment, pour exprimer leur colère de ce qu'ils qualifient de "mandat de trop" du chef de l'Etat sortant. Outre les partis de l'opposition qui ont exprimé leurs positions sur la question depuis plusieurs mois déjà, des intellectuels, des artistes et des personnalités ont joint aussi leurs voix à celles de ces milliers d'Algériens qui refusent la candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat.