Le gouvernement de Sebta s'est rendu finalement à l'évidence en admettant l'irréalisme de son projet d'intégrer l'espace douanier communautaire. Sebta ne sollicitera pas l'adhésion à l'espace douanier européen. Le gouvernement de l'enclave (PP) vient de renoncer, pour le moment, à cette "périlleuse" entreprise. Selon ce qu'a annoncé l'Exécutif sebti, aucune demande officielle ne sera soumise à la Commission européenne. L'équipe de Juan Vivas, le président de l'Exécutif sebti s'est résignée aux conclusions d'une étude menée au préalable et dont la finalité est d'évaluer l'impact de cette controversée décision qui mettait en péril le gagne-pain des porteurs marocains s'affairant dans le commerce transfrontalier. Selon le porte-parole du PP à l'assemblée locale, Emilio Carreira, il existe «certains risques» qui entravent le lancement de cette initiative. «Nous ne mettrons pas en danger ce que nous avons déjà pour un résultat incertain», a laissé entendre ce membre du gouvernement local. Prudent, l'administration sebtie a opté finalement pour un oiseau dans la main plutôt que deux dans le buisson ! Le rapport en question, élaboré par une entreprise publique sebtie mettait en garde contre les dangers de cette entrée dans l'espace commercial communautaire. Comme nous l'avons déjà publié, le texte prévoit une contraction de l'économie sebtie de 103 millions d'euros, couplée d'une baisse du PIB de 6,2% et de la perte d'environs 1.400 postes de travail. Ses effets toucheront aussi la région de Tanger-Tétouan à en croire cette enquête. Concrètement, le PIB de cette zone du nord accuserait une baisse de 3,5% selon les estimations et le PIB national reculera de 0,25%. L'explication donnée par les rédacteurs de ce rapport s'appuie sur l'interconnexion des deux économies, sebtie et marocaine. L'Exécutif sebti est conscient du fait que cette démarche devrait compter sur la bénédiction des autorités marocaines. Un soutien qui n'arrivera jamais vu la particularité du statut des deux enclaves. En janvier dernier et dans un objectif de mettre l'administration centrale d'alors devant le fait accompli, le gouvernement de Sebta et celui de Mélilia se sont mis d'accord pour présenter une demande collective d'adhésion à l'espace douanier européen afin de disposer d'atouts pour la création de nouvelles opportunités économiques et commerciales, appuyaient-ils. Voulant se débarrasser de ce qui est devenu «un boulet», à savoir le commerce transfrontalier, l'idée des administrations de Sebta et de Mélilia est de se délester du poids de cette activité en faveur d'autres modèles économiques plus rentables et moins «encombrants» que les hordes des transporteurs de marchandises. Le principal objectif des deux enclaves reste l'attrait des touristes marocains aux bourses garnies qui font le bonheur du secteur touristique et commercial des deux présides.