Le Royaume du Maroc et la République d'Irak réaffirment leur détermination à imprimer un nouvel élan aux relations bilatérales    Les relations entre le Royaume du Maroc et la République d'Irak sont distinguées et enracinées (M. Bourita)    Madame la Secrétaire d'Etat Chargée de la Pêche Maritime préside la cérémonie de remise des prix de la 7ème édition du Salon Halieutis    Visite de l'Ambassadeur de Chine au Maroc à Taroudant et Agadir : Renforcer la coopération culturelle et économique entre la Chine et le Maroc    Les Emirats condamnent fermement les déclarations provocatrices à l'encontre de l'Arabie Saoudite    Talbi Alami en entretiens avec ses homologues lors de la réunion des Présidents des Parlements africains atlantiques    À Washington, série de rencontres d'une délégation de la société civile des provinces du Sud    Fès : Essaadi visite des projets d'artisanat et d'économie sociale et solidaire    Pour le Maroc, tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza est un «précédent dangereux» et une «violation flagrante» du droit international et humanitaire    Russie : Le PIB en hausse de 4,1% en 2024    Résistance iranienne : Le compte à rebours de la dictature est lancé    Conflit russo-ukrainien : Les pays baltes se débranchent du réseau électrique russe et visent le réseau européen    Hakimi / Le latéral droit le mieux payé au monde : 14 millions d'euros nets par saison !    L'Anglaise Cara Gainer remporte la Coupe Lalla Meryem de Golf    Botola D II / J16: Le RBM nouveau leader !    Dakhla : Clôture en apothéose de la 11ème édition du Raid Sahraouiya    Botola D1/ J20 : Trois duels intenses en perspective cet après-midi !    Soudan du Sud: un 1er cas de l'épidémie de mpox confirmé    El Kelaâ des Sraghna/INDH: remise de 39 bus scolaires au profit des collectivités territoriales    Rilès : Quand la performance physique devient un manifeste artistique    La République d'Irak salue les efforts de Sa Majesté le Roi, Président du Comité Al-Qods, en soutien à la cause palestinienne    France-Maroc : Le parquet général abandonne les poursuites contre des militants d'ultradroite    Le Maroc choisit l'artillerie israélienne au détriment du Caesar français    Acquisition : Comaner intègre Biomag à son portefeuille    Finances publiques marocaines : le déficit maîtrisé    Mauritanie : les conducteurs marocains peuvent désormais obtenir un visa de trois mois à entrées multiples    L'utilisation de l'IA générative dans l'enseignement: entre nécessité d'adaptation et défis du rendement scolaire    La République d'Irak réitère sa position constante de soutien à l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc    Chine : Coup d'envoi des Jeux asiatiques d'hiver à Harbin    Coupe du Monde 2030 : Une opportunité en or pour la jeunesse marocaine    M-AUTOMOTIV NOUR Rallye Raid 2025 : coup d'envoi imminent pour la 2ème édition    UA : Le Maroc discret sur la tournée de Bourita et du chef de la DGED en Afrique    L'Israélien Elbit Systems remporte un contrat de 36 canons Atmos 2000 au Maroc aux dépens de KNDS France    Casablanca : Un nouveau lycée français à Casa Anfa    Les températures attendues ce samedi 8 février 2025    Achraf Hakimi extends at PSG until 2029    Morocco : ONCF raises 2 billion dirhams in green bonds    Au sud marocain, la fièvre des météorites, entre quête scientifique et commerce florissant    Pêche en Afrique : le Maroc et la COMHAFAT unissent leurs efforts pour harmoniser les réglementations continentales    Black Eyed Peas, Kool & The Gang, Seal… du lourd pour la 18e édition de Jazzablanca!    Diaspo #375 : Hamid Ouaïch, co-fondateur du premier studio de mangas en Belgique    La météo pour ce samedi 8 février 2025    Comment le consul israélien a démenti la campagne de désinformation et les rumeurs sur l'accueil du Maroc des habitants de Gaza    SIEL 2025: Charjah invité d'honneur de la 30è édition    Festival : le FLAM a brillé haut et fort    FLAM : entretien avec Zineb Mekouar    Artisanat : Un objectif de formation par apprentissage de 30.000 stagiaires    Cheb Khaled, la star mondiale du raï, choisit de s'établir définitivement avec sa famille à Tanger    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Rendez-vous raté
Publié dans Les ECO le 20 - 12 - 2011

Qu'une chanteuse de talent et à l'avenir prometteur comme Zahara Hindi ait choisi de se produire à Tel-Aviv, pourrait être considéré comme l'expression libre d'une artiste qui chante là où on veut bien l'inviter ou là où on est disposé à lui payer des cachets mirobolants. On ne lui en voudrait pas, sinon, peut-être, de ne pas considérer le contexte et l'environnement où elle se produit ou encore de se désintéresser des causes justes. Mais elle a le droit de cultiver «l'art pour l'art» ou l'art pour l'argent. On ne peut cependant accepter que ce choix personnel se cache derrière des justifications grotesques, auxquelles personne ne peut croire. Quand les arguments de la défense sont extravagants et si peu crédibles, la meilleure stratégie est encore de se taire. Il existe bien un public qui ne demande à l'artiste que d'avoir beaucoup de talent, sans disposer d'aucune conscience. Toutefois, ce même public ne voudrait pas qu'on lui explique que si Hindi a chanté à Tel-Aviv, c'est pour «la paix». Qui pourrait le croire ? C'est décidément une tradition assommante, celle qui consiste à répondre systématiquement aux détracteurs de toute normalisation avec ce pays : «C'est pour la paix qu'on y a été». Nos universitaires oublient la recherche et s'engagent pour la paix quand ils visitent Israël, nos hommes politiques, nos hommes d'affaires, nos artistes, etc. vont tous travailler pour la paix en Israël, au lieu de continuer à faire leur métier. Dès qu'ils foulent la terre sainte, les senteurs sacrées qui s'en dégagent les transforment en grands soldats de la paix.
On se demande d'ailleurs comment avec tant de bonnes volontés, la paix avance si peu dans la région. Même l'organisateur de la manifestation à Casablanca et à Rabat, n'a aucune responsabilité dans cette affaire, ni d'ailleurs de justification à fournir pour inviter une artiste marocaine à chanter dans son pays. Certes, il y avait des protestataires dehors, mais ils ont aussi le droit de s'exprimer, quand ils le font avec «art» et sans violence.
Hindi a fait un choix. Du moins, on l'espère. Elle doit en assumer courageusement les conséquences. Elle peut toujours dire qu'elle ne savait pas que cela déplairait aux Palestiniens ou que son métier est de chanter, tout simplement. Quand l'artiste ne veut faire que de l'art, il est préférable qu'il ne réponde pas à ses détracteurs par des arguments politiques. Hindi ne devrait pas ignorer la portée symbolique de son geste. Si c'est quand même le cas, on ne peut que se désoler de voir réunis dans la même personne autant d'art et d'inconscience en même temps.
Chanter en Israël a un sens, car ce pays n'est pas comme les autres. Le geste de Hindi a donc une valeur symbolique. Elle doit savoir que si elle n'exploite pas consciemment son image, d'autres le font déjà à son insu.
Boycotter Israël ne relève ni de l'antisémitisme ni de la paranoïa. Il suffit de se documenter correctement pour se rendre compte du drame quotidien des Palestiniens. C'est pourquoi une campagne de boycott internationale s'est mise en place avec des acteurs de différents pays. Plusieurs chanteurs ont refusé de se produire en Israël. Les groupes U2, Snoop dogg, The Klaxons, les Pixies et bien d'autres ont tous boycotté Israël. En mai 2010, Elvis Costello a renoncé à deux concerts pour protester contre le traitement réservé aux Palestiniens. Carlos Santana, Gil Scott Heron, ont suivi la même voie. «Si j'y allais, je donnerais l'impression de me ficher de la souffrance d'êtres innocents», avait alors déclaré Costello. La même année, pas moins de 500 artistes de la seule ville de Montréal et 150 artistes irlandais s'étaient engagés à boycotter Israël culturellement. Pas de doute, la prestation de notre Hindi nationale aurait du mal à compenser tant de talents.
Le même gouvernement israélien, qui a ouvert les portes du pays à notre égérie de la paix, a interdit l'accès de son territoire à un juif américain venu sur la terre promise prêcher une autre vérité. Le 16 mai 2010, après trois heures d'interrogatoire, Noam Chomsky est interdit d'entrée en Israël. Un comble, quand même. Hindi serait-elle plus juste, plus utile à la paix que cet homme? Aurait-elle été autorisée à chanter à Tel-Aviv, si son répertoire était fait de chansons engagées contre l'apartheid israélien ? Un peu de modestie donc ferait du bien à nos artistes, tentés par l'aventure Israélienne. La visite de Hindi à Tel-Aviv n'a pas plus fait de mal à la Palestine qu'elle n'a fait de bien à Israël. Le seul perdant dans l'histoire est peut être Hindi elle-même... et moi qui désirais tellement l'écouter à Casablanca.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.