La chanteuse Hindi Zahra a tenu tête aux sympathisants de la cause palestinienne en donnant un concert à Tel Aviv. Ils ont donc tenu à lui montrer leur mécontentement en manifestant aux abords de son concert du 14 décembre au Megarama à Casablanca. Le concert de Hindi Zahra, mercredi 14 décembre au Megarama de Casablanca, était particulièrement animé. Quelques heures avant le démarrage du spectacle, une vingtaine d'activistes, essentiellement du groupe casablancais du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), ont brandi des drapeaux palestiniens et une banderole où il est clairement écrit « Non à la normalisation ». Un signe de protestation contre son concert à Tel Aviv le 12 novembre dernier. « Notre objectif n'était pas de lui interdire de chanter, mais tout simplement de lui faire comprendre qu'en allant à Tel Aviv, elle a enfreint la règle d'or d'un artiste », déclare Sion Assidon, membre de BDS. Au lendemain de la lettre ouverte, qui lui a été envoyée par des Palestiniens pour la dissuader de chanter pour les Israéliens, Hindi Zahra avait déclaré, dans des propos qui ont d'ailleurs été relayés par la presse, qu'elle chante pour la paix et la tolérance. Sion Assidon de répondre « On ne peut pas chanter pour la paix à deux pas d'un camp de concentration et en plus de cela, il ne faut pas oublier qu'il faut d'abord la justice avant la paix. Or, Israël est injuste à l'égard des Palestiniens. » Les autorités ont été alertées de cette manifestation organisée aux portes du Megarama et une brigade de policiers accompagnés de chiens a fait irruption dans les parages. Mais cela n'a pas dissuadé les manifestants. Les organisateurs du concert, eux, minimisent l'effet de ce sit-in. «Ils n'étaient même pas une dizaine de personnes devant la porte. À l'intérieur, la salle était pleine, les gens ont chanté et dansé dans une très bonne ambiance», déclare Aziz Daki, le directeur artistique de l'association Maroc Cultures, organisatrice de l'événement. Hindi Zahra a préféré faire la sourde oreille. Sur scène, elle était souriante et a voulu paraître sous son meilleur jour, défiant en quelque sorte ceux qui protestaient dehors contre son acte jugé inadmissible. Elle a également confié à quelques personnes présentes sur place qu'elle ne comprenait pas la réaction des protestataires et qu'elle trouvait leur attitude curieuse. Brahim El Mazned (directeur artistique de Timitar), qui suit de près le travail de Hindi Zahra, fait partie de ceux qui la soutiennent. « Je suis pour qu'elle aille chanter à Tel Aviv », avait -il confié une semaine avant son concert, arguant que les artistes ne doivent pas faire la politique de la chaise vide. Hindi Zahra a préféré faire la sourde oreille. Sur scène, elle était souriante et a voulu paraître sous son meilleur jour, défiant en quelque sorte ceux qui protestaient dehors contre son acte jugé inadmissible. Chanter à Tel Aviv pour la paix Aziz Daki à son tour déclare ne pas comprendre l'attitude de ceux qui ont appelé au Boycott de Hindi Zahra. « Ils ne savent pas qu'elle est partie chanter à Tel Aviv pour la paix » dira t-il au Soir échos. L'artiste a bravé la demande des Palestiniens lorsqu'ils lui ont clairement demandé d'annuler son concert à Tel Aviv et a maintenu son spectacle là-bas. À ce propos, Omar Barghouti, l'un des fondateurs de BDS avait déclaré lors d'une interview au Soir échos que les Palestiniens auteurs de la lettre ouverte ont été déçus par sa réaction : « Il y avait beaucoup de haine dans sa réponse. Elle n'a pas compris qu'en chantant à Tel Aviv c'est comme si elle dansait sur nos tombes. »