En Lançant un appel à promouvoir l'enseignement de la langue arabe en Belgique, le ministre du Budget et de la fonction publique de la Fédération Wallonie-Bruxelles et figure emblématique du Parti socialiste francophone (PS), André Flahaut pensait bien faire. Son idée était d'encourager l'apprentissage d'une langue qui participe de la diversité de la société belge. Mais il s'est vu envahi par une vague de critiques de part et d'autres. Les adversaires politiques du ministre ont été les premiers à réagir à cette initiative, notamment au sein du Mouvement réformateur (parti qui dirige le gouvernement), la qualifiant de proposition "populiste qui cache des ambitions électorales", au moment où le pays s'apprête à organiser les élections communales en 2018 et fédérales en 2019. L'appel à promouvoir l'enseignement de cette langue dans un pays qui compte une importante communauté arabe et musulmane a été considéré par les adversaires de Flahaut comme un moyen de séduire les électeurs. Son timing a été jugé inopportun. Ils ont également estimé que cette proposition constitue une tentative du parti socialiste visant à redorer son blason après les scandales liés aux rémunérations de certains de ses mandataires publics et qui ont entaché son image ces derniers temps. Loin des considérations politiques, les opposants du ministre au sein du corps enseignant ont pointé du doigt les difficultés dont pâtit le système éducatif en Belgique en matière d'enseignement des langues principales comme le français, le flamand et l'allemand, notamment dans la région francophone, estimant que l'enseignement de la langue arabe même optionnel, constituera une charge supplémentaire aussi bien pour les professeurs que pour les élèves. Sur les réseaux sociaux, les avis des parents sur la proposition du ministre André Flahaut divergent. A l'exception de quelques publications qui ont accueilli favorablement l'idée en tant que moyen de s'ouvrir sur la culture arabe et islamique et d'effacer les stéréotypes ancrés dans les esprits des Européens, la majorité des réactions ont fortement critiqué l'idée d'enseigner l'arabe dans les écoles belges. Les opposants à cette proposition évoquent le besoin des enfants belges à apprendre des langues qui leur permettraient d'exceller dans leur cursus scolaire et de s'insérer facilement dans le marché du travail comme l'anglais, considérant que l'arabe est une langue étrangère qui s'ajoute aux dizaines de langues parlées par des minorités en Belgique et que son introduction dans le système éducatif ouvrirait la porte aux revendications d'autres communautés.