Au CongoKinshasa, la reprise devrait se confirmer en 2018 et 2019 avec le relèvement des cours des matières premières et la relance de l'industrie extractive résultant du démarrage de nouveaux projets miniers. Selon la BAD, entre 2010 et 2015, la République démocratique du Congo (RDC) enregistrait une croissance moyenne de 7,7%. En 2016, cet élan a été brisé (2,4%) par la chute des cours des matières premières d'exportation du pays (cuivre et cobalt notamment) et les incertitudes pesant sur la situation politique intérieure. La croissance est estimée à 3,3% en 2017 grâce à la bonne tenue des industries extractives et manufacturières, de la construction et du commerce. La reprise devrait se confirmer en 2018 et 2019 avec le relèvement des cours des matières premières et la relance de l'industrie extractive résultant du démarrage de nouveaux projets miniers. Coface table sur une croissance de 3% pour cette année. Evolution Le ralentissement de l'activité économique a affecté négativement les finances publiques. Les recettes budgétaires (hors dons) ont diminué à 9,4% du PIB en 2016, entraînant une contraction des dépenses publiques. La gestion de la dette publique extérieure reste maîtrisée, avec un risque d'endettement jugé modéré. La dette intérieure est par contre repassée à la hausse. Les réserves de change ont chuté à 668 millions en septembre 2017 (soit 2,93 semaines d'importation). Le franc congolais s'est déprécié par rapport au dollar. Le déficit du compte courant était de 3,2% du PIB en 2016, est estimé à 2,4% en 2017 et devrait continuer à s'améliorer en 2018. Facteurs positifs Vu le poids de ces produits dans l'économie du pays, la remontée des cours du cuivre et du fer constitue une bonne nouvelle. Ils ont respectivement augmenté de 15,76% et 87,93% entre décembre 2016 et septembre 2017, entraînant une hausse de 9,3% de la production de cuivre et de 18% de celle du fer. Si cette tendance se renforce en 2018 et 2019, les recettes budgétaires, les réserves de change, le taux de change et la balance des paiements devraient s'améliorer. En 2015, le secteur extractif représentait 97,5% des recettes d'exportation, 24,7% des recettes courantes de l'Etat et 20,9% du PIB. Dans le secteur agricole, plusieurs études de faisabilité de parcs agro-industriels sont en cours, et leur mise en oeuvre aidera à diversifier l'économie congolaise, aujourd'hui lourdement dépendante du pétrole et de plusieurs produits miniers. Faiblesses L'implication insuffisante de toutes les parties prenantes dans la conduite de la période transitoire supposée mener aux élections rend la situation politique difficilement prévisible en RDC. Elle comporte des risques majeurs pour la cohésion nationale et la paix sociale et donc pour les perspectives économiques de 2018 et 2019. La sécurité reste préoccupante dans l'est et le centre du pays et l'activité économique pourrait y être compromise si les violences persistaient, voire s'aggravaient. Par ailleurs, la détérioration du pouvoir d'achat des ménages, causée par la hausse des prix des produits de première nécessité et la dépréciation du franc congolais risquent d'alimenter une crise sociale latente. Enfin, bien que la RDC ait amélioré sa position dans le rapport Doing business 2018, où elle est passée 182e sur 190 pays contre 184e dans le classement précédent, des améliorations importantes doivent être apportées au climat des affaires, qui figure parmi les dix moins bons du monde. Fiche pays RD Congo Taille 84,1 millions de consommateurs Monnaie Franc congolais PIB/Hbt 467 dollars Croissance 3% (2018p.) Région économique CEEAC Note Coface E Doing business 2018 182e/189 Le report de la présidentielle accentue les troubles La décision de la Cour suprême de reporter l'élection présidentielle, initialement prévue en décembre 2016, a permis au président Joseph Kabila (au pouvoir depuis 2001, depuis la mort de son père) de maintenir sa mainmise sur le pouvoir. L'accord de la Saint-Sylvestre entre J. Kabila et l'opposition pour une passation de pouvoir pacifique et l'organisation d'un scrutin électoral avant fin 2017 n'a pas été respecté. La Commission électorale (CENI) a publié le 5 novembre 2017 un calendrier fixant la date de la présidentielle au 23 décembre 2018 permettant ainsi au président de se maintenir jusqu'en 2019. Selon le régime, le manque de moyens financiers, ainsi que l'impossibilité d'organiser un scrutin au sein de certaines régions (en raison de violences) justifient cette décision. En effet, les élections devraient coûter plus de 500 millions d'Euros, alors que les financements étrangers de la CENI sont très en deçà des attentes. Les principaux candidats de l'opposition ont refusé ce calendrier et Moise Katumbi, candidat exilé en Belgique, a prévu un retour à Kinshasa avant 2018.