Avec des hausses importantes en un temps court et l'entrée en vigueur de la flexibilité du dirham, le marché est plus incertain que jamais. Dans une note, Attijari Global Research révèle la stratégie de placement la mieux adaptée. Èvolution importante et flexibilité de change effective, sont deux événements à même d'influencer significativement l'orientation du marché des actions, estiment les analystes d'Attijari Global Research. En général, leur avis demeure positif sur ledit marché pour cette année en cours. La course à la performance qu'a connue le marché au cours des deux dernières années (plus de 30% à fin 2016 et plus de 10% à fin 2017) pourrait avoir un impact modéré dans la mesure où les investisseurs chercheraient à prendre leurs bénéfices, mais pas que. Les analystes soulignent, que la hausse du marché «dans un espace temporel relativement limité, exposerait les investisseurs à une série de risques en 2018. Il s'agit notamment des phases ponctuelles de prises de bénéfices, de la surestimation de la croissance bénéficiaire des sociétés cotées et enfin, de la surévaluation fondamentale de certains titres. La coexistence de ces facteurs de risque laisse présager une année 2018 marquée par une volatilité relativement accrue». Arbitrage entre marchés L'entrée en vigueur du nouveau palier d'évolution du dirham influencerait à son tour les investisseurs quant au choix de leurs marchés d'investissement. Les analystes estiment que «les anticipations des investisseurs, à l'issue du démarrage du processus de flexibilisation du dirham, impacteraient leur aversion au risque et de facto leurs choix d'investissement». Ils dégagent ainsi deux grandes tendances qui pourraient se dessiner en 2018. La première serait «une légère inflexion haussière de la courbe des taux suite à un manque de visibilité des investisseurs à horizon moyen et long termes. Dans cette perspective, les investisseurs seraient amenés à réaliser des arbitrages ponctuels entre le marché obligataire et le marché actions». La deuxième tendance consisterait en «un renforcement de l'intérêt pour les secteurs résilients ayant une capacité à offrir des rendements de dividendes durablement supérieurs au marché obligataire, soit un niveau supérieur à 4% sur un horizon moyen à long terme. L'objectif étant de se «couvrir» par rapport aux incertitudes que pourrait générer le démarrage du processus de flexibilité du dirham». Sécuriser son placement Les analystes précisent que dans «ce brouillard», le plus judicieux serait de choisir des valeurs de rendement résilientes. Celles-ci pourraient constituer une réelle alternative de placement pour les investisseurs en quête de «couverture». Par valeur de rendement résiliente l'équipe d'Attijari Global Research désigne les sociétés ayant une capacité à préserver des niveaux de rendement de dividende structurellement supérieurs à ceux observés sur le marché obligataire. De plus, elle se distingue sur le plan fondamental par une régularité de leur croissance bénéficiaire, des marges d'EBE structurellement élevées et enfin, une structure bilancielle solide. En scrutant le marché via des stress-tests de résilience sectorielle, les analystes dénichent quatre principaux secteurs : les banques, la distribution énergétique, l'infrastructure et les télécoms. «Sur la base de cette sélection, nous aboutissons à un portefeuille de «conviction» composé de quatre valeurs ultra-défensives en termes de rendement. Ainsi, notre portefeuille affiche un dividend yield récurrent de 4,7% sur un horizon MT couplé à un potentiel d'appréciation de 17% en 2018», précisent les analystes dans leurs notes. Dans le détail, ce portefeuille de «conviction» compte BMCI, Taqa Morocco, Delta Holding et Maroc Telecom. Les analystes estiment le potentiel de hausse des cours de ces valeurs durant 2018 à 25% pour BMCI, 11% pour Taqa Morocco, 15% pour Delta Holding et 15% pour Maroc Telecom, contre un potentiel de hausse du Masi de 5%. La hausse moyenne du portefeuille devrait être de 17% tandis que le dividend yield serait de 4,7%. En effet, les analystes s'attendent à un rendement de 5,7% pour BMCI, de 4,4% pour Taqa Morocco, de 4,1% pour Delta Holding et 4,6% pour Maroc Telecom. Pour conforter ce choix, les analystes ont passé en revue le comportement du marché actions durant la période 2010-2017. Il en ressort que «les valeurs de rendement en général constituent de loin les meilleures poches de placement, particulièrement durant les périodes de reprise des cours», fait relater la note d'information. L'écart de performance, entre les valeurs de rendement et l'indice Masi, s'élève en moyenne à 19% durant les périodes de hausse, contre seulement 5% durant les phases de correction. Ce profil de valeurs semble constituer ainsi un véritable coussin de sécurité en cas de repli des cours en Bourse, estiment les analystes. En surpondérant ces valeurs dans leurs portefeuilles, les investisseurs seraient donc à l'abri des risques du marché.