Pas moins de 42.000 emplois ont pu être créés au cours de l'année 2017. L'Exécutif espère que l'économie pourra porter 55.000 emplois contractuels entre 2018 et 2019. Toutefois, ces performances resteront insuffisantes pour réduire le chômage à 8,5% en 2020. Les ambitions de l'Exécutif pour la relance de l'emploi sont-elles réalistes? En réponse à une question posée par le groupe Authenticité et Modernité à la Chambre des représentants, le ministre de l'Emploi et de l'insertion professionnelle, Mohamed Yatim, a souligné que «42.718 emplois ont été créés en 2017 et dans le Budget 2018, outre la création de 55.000 emplois par contrat pour l'année 2018-2019». Malgré cette importante progression, le gouvernement El Othmani est encore loin du compte. Et pour cause, l'Exécutif vise à porter le taux de chômage à 8,5% en 2020, ce qui nécessitera la création d'au moins quelque 200.000 postes d'emploi par an. 83% des objectifs atteints Pour relancer la machine de l'emploi, l'Exécutif compte poursuivre la mise en œuvre des programmes actifs et à atteindre un taux élevé de leurs objectifs. À ce titre, le ministre de l'Emploi a fait savoir que 83% des objectifs du programme d'intégration ont été atteints, ainsi que 60% des objectifs fixés dans le cadre du programme «Tahfiz» avec l'amélioration des conditions de son utilisation et son extension jusqu'à 2022. Le ministre a noté que 70% des objectifs fixés par le programme «Taehil», visant l'amélioration des conditions des demandeurs d'emploi, ont été réalisés, ainsi que 65% des objectifs ciblés par le programme de l'auto-entrepreneur. Il a également fait part du lancement de la collaboration avec plusieurs agences pour la mise en œuvre des programmes régionaux d'emploi et le lancement d'une dizaine d'expériences, qui visent l'emploi des jeunes, particulièrement dans le monde rural, ainsi que l'emploi international, considéré comme l'un des axes du plan gouvernemental. Le calendrier validé Au titre de l'année 2018, le plan d'action du gouvernement dans le domaine de l'emploi est basé principalement sur l'adoption et la mise en œuvre du plan national pour la promotion de l'emploi. Ce plan est axé sur cinq directives concernant le soutien des opportunités de création de l'emploi, la compatibilité de l'enseignement et de la formation avec les demandes du marché de l'emploi, l'intensification des programmes actifs de l'emploi, le soutien de l'intermédiation, ainsi que l'amélioration des conditions de travail et le soutien de la dimension régionale pour l'emploi. Selon le ministre de l'Emploi, le calendrier et les modalités de mise en œuvre du plan national de l'emploi ont été finalisés par le département de tutelle. Dans son intervention devant les membres de la 1re chambre, Yatim a souligné que «le plan exécutif sera présenté dans quelques semaines, de même que le travail des commissions qui ont été créées se poursuit». Yatim a affirmé que tous les projets d'investissement seront évalués en fonction du critère de la création de l'emploi, à côté de leur implantation régionale. Pour rappel, l'Exécutif entend mettre en œuvre une nouvelle approche en créant le comité ministériel pour l'emploi composé de 15 secteurs gouvernementaux qui a permis la formation de cinq groupes de travail thématiques. Chaque groupe a organisé quatre réunions pour élaborer des mesures pratiques encadrant ces tendances, qui devront s'ériger en plan de mise en œuvre du programme national sous forme d'actions spécifiques dans le temps et l'espace.