Les perspectives à moyen terme du Maroc demeurent favorables, mais des risques importants subsistent, provenant notamment des tensions géopolitiques dans la région et des prix énergétiques mondiaux, avertit le FMI dans son dernier rapport achevant les consultations au titre de l'article IV. La mise en œuvre des réformes conjuguées aux politiques macroéconomiques «saines» menées par les autorités ont permis de renforcer la résilience de l'économie marocaine et d'améliorer le cadre de la politique budgétaire et financière. Ces propos émanent du dernier rapport du FMI, suite à la validation par le Conseil d'administration des résultats de la mission de consultation au titre de l'article IV des statuts de l'institution de Bretton Woods. Pour consolider les acquis et promouvoir une croissance plus forte et plus inclusive, les administrateurs du fonds soulignent qu'il est nécessaire de poursuivre de saines politiques budgétaire et monétaire et de redoubler d'efforts sur le front des réformes structurelles, en adoptant notamment des mesures destinées à renforcer le dispositif de protection sociale. Le FMI voit d'un bon œil la reprise de la consolidation budgétaire et tient à saluer les efforts déployés par les autorités pour maîtriser les dépenses en salaires et en biens et services et pouvoir dégager des marges de manœuvre budgétaire à même de financer les dépenses prioritaires à moyen terme. En revanche, les administrateurs conviennent que la poursuite du rééquilibrage budgétaire devrait s'appuyer sur une démarche globale en matière de réforme fiscale visant à élargir l'assiette de l'impôt et à promouvoir une plus grande équité et simplicité. Ils se montrent favorables à une mise en œuvre prudente de la décentralisation budgétaire, à une réforme globale de la fonction publique, au renforcement de la supervision des entreprises publiques et aux mesures destinées à améliorer le ciblage des dépenses sociales dans le but de protéger les groupes de population les plus vulnérables. Par ailleurs, le FMI note que l'inflation restera vraisemblablement modérée tandis que la politique monétaire accommodante permet d'assurer un redressement continu du crédit. Le fonds continue à soutenir la volonté des autorités d'assouplir le régime de change et d'adopter un nouveau cadre de politique monétaire, ce qui à ses yeux aidera l'économie à absorber les chocs exogènes et à rester compétitive. S'agissant du secteur financier, le FMI estime que les banques sont bien capitalisées et que les risques pesant sur la stabilité financière restent limités. Les créances en souffrance, poursuit-on, demeurent relativement élevées mais elles font l'objet d'un suivi minutieux et seraient bien provisionnées. Le FMI note avec satisfaction le renforcement progressif des limites réglementaires visant à réduire la concentration du crédit ainsi que la collaboration transfrontalière avec les instances de supervision étrangères pour maîtriser les risques liés à l'expansion des banques marocaines en Afrique. Il en est de même pour les efforts que Bank Al-Maghrib continue de déployer pour renforcer les capacités de supervision conformément aux recommandations du Programme d'évaluation du secteur financier de 2015, notamment une supervision plus prospective basée davantage sur les risques. Globalement, d'après le FMI, les perspectives à moyen terme demeurent favorables, la croissance devant atteindre 4,5% d'ici 2021. Cependant, nuance-t-on, des risques importants subsistent provenant principalement de la croissance dans les pays avancés et émergents, des tensions géopolitiques dans la région, des prix énergétiques mondiaux et de la volatilité des marchés financiers. «La vigueur de la croissance à moyen terme dépendra de l'application continue de vastes réformes liées à l'efficience du marché du travail, à l'accès à la finance, à la qualité de l'éducation, à l'efficience des dépenses publiques et à l'amélioration significative du climat des affaires», conclut le FMI. Amélioration du climat des affaires : un impératif ! Les administrateurs du FMI soulignent qu'il est important de poursuivre la mise en œuvre de vastes réformes structurelles. Pour réduire le chômage, notamment chez les jeunes et accroître la participation des femmes à la vie active, ajoute-t-on, il sera essentiel de continuer à renforcer le climat des affaires, notamment grâce à une meilleure gouvernance et à une amélioration de la qualité de l'éducation et de la formation professionnelle. Les administrateurs du FMI attendent avec intérêt la poursuite des progrès dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et dans l'efficience du Conseil de la concurrence.