Beaucoup de louanges et quelques recommandations. La prévision de croissance du PIB est de 4,4% en 2017. Le 23 janvier 2017, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu la consultation au titre de l'article IV avec le Maroc. En voici les principales conclusions. Secteur bancaire : le FMI loue l'action de la Banque centrale Selon le FMI, «les banques marocaines sont bien capitalisées et disposent d'un financement stable, mais les créances en souffrance augmentent et les risques de concentration, tout en diminuant, sont encore élevés. L'expansion des banques marocaines en Afrique subsaharienne ouvre de nouvelles voies de transmission des risques, mais la coopération avec les autorités de contrôle du pays hôte s'intensifie et les exigences de supervision pour les activités transfrontalières sont améliorées». Les administrateurs du FMI «se sont également félicités des efforts continus déployés par BAM pour renforcer le cadre de réglementation et de surveillance financière conformément aux recommandations du Programme d'évaluation du secteur financier de 2015». Les administrateurs ont approuvé la position actuellement accommodante de la politique monétaire dans le contexte d'une inflation modérée et de la reprise naissante de la croissance du crédit. Libéralisation du dirham : les conditions sont réunies pour 2017 Le FMI appuie l'intention des autorités de passer progressivement à un régime de change plus souple et à un nouveau cadre de politique monétaire qui contribuera à préserver la compétitivité et à mieux isoler l'économie des chocs. À cet égard, les administrateurs du FMI ont convenu que les conditions d'une transition réussie en 2017 sont en place. Les administrateurs ont également encouragé les autorités à soumettre au Parlement le projet de loi sur les banques centrales, qui renforcera l'indépendance de la Bank Al-Maghrib (BAM) et élargira son rôle dans la promotion de la stabilité financière et de l'inclusion. Croissance : 4,4% en 2017, 4,5% d'ici à 2021 Les perspectives à moyen terme du Maroc sont favorables et la croissance devrait rebondir à 4,4% en 2017 et atteindre 4,5% d'ici à 2021, juge le FMI. Toutefois, les risques restent importants et concernent principalement la croissance des pays avancés et émergents, les tensions géopolitiques dans la région, Les prix et la volatilité des marchés financiers mondiaux. Une croissance plus forte à moyen terme dépendra de la poursuite de la mise en œuvre de réformes globales en matière de participation au marché du travail et d'efficacité du marché du travail, d'accès au financement, d'éducation de qualité, d'efficacité des dépenses publiques et d'amélioration du climat des affaires. La poursuite de la réduction de la pauvreté et la réduction des disparités régionales et des disparités entre les sexes seront également cruciales pour parvenir à une croissance plus élevée, durable et plus inclusive. Réformes structurelles : mention bien Les administrateurs ont félicité les autorités pour leurs politiques et réformes macroéconomiques saines, qui ont permis de réduire les vulnérabilités nationales et externes, d'améliorer les cadres de la politique budgétaire et financière et d'accroître la diversification économique. Les administrateurs ont noté que, si les perspectives à moyen terme sont favorables, les risques restent élevés. Dans ce contexte, ils se sont félicités que les autorités continuent de s'engager fermement en faveur de politiques saines et les ont encouragées à poursuivre leurs efforts de réforme pour réduire davantage les vulnérabilités et promouvoir une création d'emplois plus forte et une croissance plus inclusive. Les administrateurs se sont félicités des progrès constants réalisés dans le domaine de l'assainissement des finances publiques, en particulier la récente compression des dépenses courantes, la réforme des subventions énergétiques et la réforme du système public de retraite. Ce qu'il reste à faire : réduire la dette publique et améliorer le climat des affaires Le FMI a encouragé les autorités à réduire progressivement le niveau de la dette publique à moyen terme tout en préservant les dépenses pro-croissance et sociales. Les administrateurs ont convenu que les efforts devraient se concentrer sur l'accélération des réformes fiscales pour élargir l'assiette fiscale et sur la mise en œuvre prudente et bien planifiée de la décentralisation fiscale pour atténuer les risques fiscaux connexes. Les administrateurs ont également encouragé les autorités à réformer la fonction publique pour aider à contenir la masse salariale publique. Ils ont recommandé que l'on poursuive les efforts visant à améliorer le climat des affaires, en particulier pour les petites et moyennes entreprises, notamment en améliorant leur accès au financement. Les administrateurs ont également appelé à une amélioration des réglementations du marché du travail et à une augmentation de l'efficacité des dépenses publiques consacrées à l'éducation et à la formation professionnelle, qui permettront de mieux combler les lacunes en matière de compétences. Les administrateurs se sont félicités des efforts en cours pour renforcer la gouvernance et la surveillance des entreprises publiques et attendaient avec intérêt les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption.