Conférence de présentation de l'étude CEFA à Rabat Une nouvelle étude confirme les difficultés rencontrées par la population migrante au Maroc pour accéder au marché de l'emploi. Une enquête de terrain auprès de 170 migrants en situation régulière et irrégulière menée dans six villes marocaines (Rabat, Salé, Casablanca, Tanger, Nador et Oujda) montre l'ampleur des difficultés de l'insertion économique de ces migrants. L'enquête intitulée «Etude sur l'accès aux services de base, à l'emploi, au logement pour la population migrante au Maroc» a été réalisée par l'ONG italienne, basée à Rabat, CEFA. Déficits de formation et d'information «On constate une difficulté d'accès au travail spécialisé et une faible et insuffisante connaissance de lois du travail en vigueur au Maroc». C'est la principale conclusion des auteurs de cette étude dans son volet «accès à l'emploi». Seulement 26 personnes sur 170 enquêtées ont un travail. «La plupart de ceux qui ont un travail, dans plusieurs cas n'ont pas un contrat, ne sont pas inscrits à la CNSS, ont un salaire bas et leur travail ne correspond pas au domaine de qualification de la personne», précise cette association. La situation est difficile pour tous les migrants mais davantage pour les personnes en situation irrégulière qui, dans la majorité des cas, n'ont même pas accès aux programmes concernant l'accompagnement à l'emploi. Connaissance des droits travail au Maroc Est-ce que vous connaissez les droits des migrants travailleurs au Maroc ? Sur la connaissance de la législation (Code du travail et droits des travailleurs) presque la totalité des interviewés ne la connaît pas, y compris les personnes qui ont un travail ou qui ont travaillé auparavant. Le déficit d'information sur les dispositifs d'insertion ou de formation (ANAPEC, OFPPT) crée un blocage pour l'accès à l'emploi. Comme l'indique les réponses des migrants résidants à Nador et Oujda (Graphiques 1 et 2). ANAPEC Lors de leurs entretiens, les enquêteurs ont pu noter la mise en place de bonnes pratiques comme les stages en entreprise proposés aux personnes en situation régulière par l'Entraide nationale. «Cette modalité est considérée comme étant une bonne pratique qui permet au migrant de se faire connaître en entreprise pour ses compétences augmentant la possibilité de recrutement», observent les auteurs de cette étude. L'échantillon de cette étude couvre 18 nationalités de différentes sous-régions de l'Afrique. La moyenne d'âge des personnes interviewées est de 28,7 ans. Ce questionnaire s'est adressé à 55,6% de personnes qui sont en situation administrative irrégulière. Pour rappel, cette étude s'inscrit dans le cadre de l'opération Al Wassit, financée par l'Union européenne et réalisé en partenariat avec la Fondation Orient Occident, l'Association Asticude et l'ONG Soleterre.