Houda Bouchtia, Directrice de l'Initiative entreprises climat Maroc de la CGEM Suite à l'organisation de la 1ère édition du Forum entreprises climat Maroc de la CGEM début juillet à Casablanca, Houda Bouchtia, directrice de l'Initiative entreprises climat Maroc explique les objectifs et le bilan de cet événement. Les Inspirations ECO : L'Initiative entreprises climat Maroc (IECM) était au cœur du 1er Forum entreprises climat Maroc que la CGEM a organisé au début juillet à Casablanca. Quel était votre objectif ? Houda Bouchtia : La première édition du Forum entreprise climat Maroc qui s'est tenue le 6 juillet 2017 sur le thème : «La nouvelle économie à bas carbone et résiliente au changement climatique : opportunités pour les entreprises africaines» est, en réalité, l'une des diverses actions de sensibilisation prévues dans le plan de mise en œuvre de l'Initiative entreprises climat Maroc. Cet évènement d'envergure visait à associer des experts, des chefs d'entreprises ainsi que des présidents de patronats regroupés au sein du réseau Marrakech Business Action for Climate (MBA4 Climate), afin de leur permettre d'échanger avec leurs homologues dans différents secteurs se rapportant au changement climatique. Par ailleurs, le Forum a eu pour objectif de montrer les avancées progressives de l'IECM et de servir de tribune aux entreprises avancées dans ce domaine. Quel est le bilan de ce forum ? Ce forum a connu la présence de plus de 400 participants du Maroc avec des représentants de différents pays partenaires, notamment d'Afrique, qui ont émis les recommandations suivantes : Une implication encore plus forte, structurée et organisée du secteur privé est nécessaire pour la réussite de la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Dans ce sens, le secteur privé doit être plus consulté et associé au niveau des négociations Climat menées dans le cadre de la CCNUCC. Une nouvelle place doit être réservée à ce secteur dans ces négociations. Le secteur privé doit également être impliqué plus en amont, lors de l'élaboration des politiques publiques en la matière et en aval dans leur mise en œuvre et leur évaluation. C'est ainsi que l'émergence de la nouvelle économie à bas carbone et résiliente au changement climatique (CC) pourra percer. Cela nécessite une plus forte synergie publique/privé autour de politiques, projets et actions climatiques. Pour être en mesure d'assumer son rôle dans la lutte contre le CC, le secteur privé doit se doter de stratégies et de visions climat. Les risques/opportunités climat doivent figurer dans les plans de développement des entreprises. Un renforcement des capacités des acteurs concernés doit être mené. Cette étape ne pourra réussir sans une collaboration étroite entre les organisations des entreprises Nord/Sud et Sud/Sud. Les entreprises africaines sont les plus vulnérables au CC. Une attention et un soutien spécifique à ces entreprises s'imposent pour leur permettre d'accéder aux nouvelles approches/technologies et financements climatiques adaptés. Le Fonds vert climat devrait soutenir ces entreprises dans une démarche spécifique. Que vise la CGEM à travers les trois conventions signées lors de ce forum ? Ces conventions de partenariat visent à mettre en place les conditions favorables à la réussite de la mise en œuvre de l'Initiative entreprises climat Maroc. La convention signée avec le Secrétariat d'Etat au développement durable (SEDD) vise à renforcer notre collaboration pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement durable et l'accompagnement des entreprises dans le cadre de la transition vers l'économie verte. La convention tripartite SEDD - PNUD - CGEM vise la mise en œuvre de l'Initiative entreprises climat Maroc de la CGEM, notamment les aspects formation et accompagnement des entreprises tandis que celle signée avec le Crédit agricole du Maroc est relative à un accompagnement financier pour la mise en œuvre de l'Initiative entreprises climat Maroc de la CGEM. Dans votre feuille de route 2017-2018, vous ambitionnez de réaliser 54 actions stratégiques. Par quels moyens ? La feuille de route de l'IECM vise essentiellement un renforcement des capacités des entreprises et s'articule autour de 4 axes stratégiques (sensibilisation, formation, développement et accompagnement) qui se déclinent en différentes actions déployées au quotidien. Ainsi, tous les mois, une soirée-débat thématique est organisée et un bulletin d'information «Echos climat» est publié. Les formations, les études et l'accompagnement des entreprises débuteront à partir du mois de septembre 2017. Comment exploiterez-vous les résultats de vos études ? Les études sectorielles et régionales ont pour objectif de connaître la situation de l'entreprise face au changement climatique aussi bien au niveau des différents secteurs qu'au niveau des différentes régions. Leurs résultats nous permettront d'identifier les secteurs à fort potentiel de réduction de leurs émissions ou alors les plus vulnérables aux effets du changement climatique qui eux ont plus besoin de s'adapter.