L'objectif est d'analyser en commun et d'échanger sur les grands projets d'atténuation et d'adaptation prévus dans ce cadre et sur les retombées attendues de ces projets sur les différents secteurs économiques et sur l'entreprise marocaine tant au niveau technologique, financier qu'au niveau de la création de nouveaux métiers/emplois. Le patronat poursuit son combat contre le réchauffement climatique. Pour accompagner l'action du gouvernement, qui s'est engagé dans sa Contribution déterminée au niveau national (NDC), dans le cadre de l'Accord de Paris, à réduire ses émissions de Gaz à effet de serre (GES) de 42% à l'horizon 2030, la corporation déroule son programme dénommé Initiative entreprise climat Maroc (IECM). C'est ainsi que depuis mars dernier, les acteurs nationaux du secteur privé se sont déjà retrouvés dans trois soirées-débats, sur un total de 13 prévues d'ici mai 2018. Si la première rencontre, tenue en mars dernier, leur a permis d'échanger sur le thème des «Nouveaux métiers climat : besoins et formations», les deux suivantes, qui ont respectivement eu lieu en avril et mai, les ont tout de suite plongés dans les réalités sectorielles, avec dans l'ordre «Energie et changement climatique : Enjeux, risques et opportunités pour les entreprises» et «Agriculture et changement climatique : Enjeux, risques et opportunités pour les entreprises». «Au fur et à mesure, chacune de ces rencontres fera l'objet d'un rapport détaillé qui sera remis au gouvernement. Aussi, il nous est pratiquement impossible de communiquer sur leur contenu respectif», est-il expliqué. Ceci étant, il faut noter que cette démarche a été mise en place pour associer le secteur privé directement ou indirectement à la mise en œuvre de l'engagement du Maroc. L'objectif des soirées-débats est d'analyser en commun et d'échanger sur les grands projets d'atténuation et d'adaptation prévus dans ce cadre et sur les retombées attendues de ces projets sur les différents secteurs économiques et sur l'entreprise marocaine tant au niveau technologique, financier qu'au niveau de la création de nouveaux métiers/emplois. En effet, le gouvernement vise surtout à pousser progressivement le secteur privé à mettre le pied à l'étrier dans cet énorme chantier de transition écologique. Pour rappel, l'atteinte de l'objectif global de 42% nécessite un investissement estimé à environ 50 milliards de dollars américains entre 2010 et 2030. 17% de cette réduction sont inconditionnels. Cette portion conditionnelle de l'objectif global nécessiterait un investissement estimé à 24 milliards de dollars américains. Tandis que les 25% des efforts restants prévus par le Maroc sont conditionnés par un appui financier de la communauté internationale. En attendant de trouver ces financements, il faut retenir que le déroulé de l'IECM suit exactement l'orientation adoptée par le Maroc en matière d'atténuation des émissions de GES. Celle-ci couvre précisément plusieurs secteurs, à savoir : la production d'électricité ; le bâtiment (résidentiel et tertiaire) ; l'agriculture ; l'industrie ; le transport ; les déchets et les forêts. Dans chacun de ces secteurs, le gouvernement a déjà élaboré un portefeuille de projets d'atténuation planifiés et présentés dans sa Contribution nationale déterminée. Dans cette NDC, le Maroc prévoit également de mener différentes actions en matière d'adaptation à échéances 2020 et 2030 avec pour but de renforcer la résilience face au changement climatique (CC). Bien que le Maroc investisse déjà massivement en adaptation, l'atteinte des objectifs définis dans les secteurs vulnérables au CC ne sera possible qu'avec un appui important de la communauté internationale et des bailleurs de fonds. L'IECM est une démarche pragmatique, mise en place par la CGEM, pour répondre aux enjeux du secteur privé face au changement climatique. Elle permet, entre autres, aux entreprises marocaines de prendre conscience et d'avoir une bonne visibilité sur leurs émissions en GES, de connaître les efforts qu'elles peuvent consentir pour réduire ces émissions et limiter ainsi les risques climatiques sur leurs systèmes de production, d'accéder à de nouvelles techniques et technologies d'adaptation, et de saisir les opportunités existantes pour réussir la transition vers une nouvelle économie verte à faible teneur en carbone. Pour encourager les entreprises, la CGEM a même élaboré une charte «Entreprise Climat Maroc». Laquelle charte représente pour les entreprises signataires un ensemble d'engagements de ces dernières à lutter contre le changement climatique et à œuvrer pour l'émergence et le développement d'une nouvelle économie verte à bas carbone et résiliente au CC. Ces entreprises s'engageraient notamment à réaliser régulièrement leur bilan carbone et à le publier, à adopter un plan d'atténuation de leurs émissions, à évaluer et caractériser leur exposition aux risques directs et indirects liés au CC, à adopter un plan d'adaptation et le mettre progressivement en œuvre, y compris sur le plan social à travers la compensation des émissions ou encore des actions d'appui à l'adaptation au profit de communautés, de régions, etc...À moyen terme, la CGEM projette de faire basculer cette charte vers un label.