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Contribution du Maroc aux efforts de lutte contre le changement climatique : 45 milliards de dollars pour réduire de 32% les émissions de gaz à effet de serre
C'est sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que l'INDC Maroc (la conférence nationale de présentation de la contribution du Maroc aux efforts de lutte contre le changement climatique) s'est tenue, mardi 2 juin, au Palais des Congrès de Skhirate. Cette rencontre a connu la participation de personnalités dans le cadre de trois panels. Le premier concerne la place centrale des contributions nationales (INDC) pour la réussite de la conférence de Paris et aborde le rôle du Maroc en tant que futur président de la COP22 en 2016. Le deuxième panel a traité de la finance climat et plus particulièrement des outils et mécanismes de financement pour la mise en œuvre des NDC. Quant au dernier panel, il s'est focalisé sur la présentation et la discussion avec l'ensemble des parties prenantes de l'INDC du Maroc. Lors de la 19ème session de la conférence des parties sur le changement climatique (COP19) à Varsovie en 2013, il avait été décidé que les pays s'engagent à préparer leurs contributions prévues déterminées au niveau national (Intended Nationnalley Determined Contributions : INDC), pour les soumettre, avant la COP12, prévue à Paris en décembre 2015. Pour la réalisation de la contribution du Maroc, un large processus de concertation avec les parties concernées avait été engagé. Ce processus avait permis de passer en revu les politiques et programmes mis en place par le Maroc pour lutter contre le réchauffement de la planète et de définir le niveau d'ambition que le Royaume souhaite adopter dans le cadre de son INDC, aussi bien dans le domaine d'atténuation que celui de l'adaptation. « Rendre son territoire et sa civilisation plus résilients face au changement climatique tout en assurant une transition rapide vers une économie sobre en carbone » La contribution du Maroc en matière d'atténuation de l'émission des gaz à effet de serre comporte un objectif inconditionnel de réduction de 13% de ces émissions, en 2030, par rapport aux émissions projetées à la même année, selon le scénario « cours normal des affaires » : CNA. Puis, un objectif conditionnel d'une réduction additionnelle de 19%, dans le cas d'un appui international, ce qui porterait la réduction totale de 32% des émissions, en 2030, par rapport aux émissions projetées à la même année, selon le scénario CNA. La trajectoire escomptée table sur des émissions estimées à 103 MT. équivalant CO2 en 2020 et 103,8 Mt éq CO2 en 2025, soit des réductions respectives de 16% et 27% par rapport aux émissions anticipées, selon le scénario CNA en 2020 et 2025. L'effort que le Maroc devra consentir pour atteindre cette ambition nécessite un investissement global de 45 milliards d'ici à 2030, dont la réalisation est nécessairement conditionnée par un appui de la communauté internationale. Les gaz à effet de serre concernés sont le CO2, CH4 et N20. Les gaz fluorés étant très peu utilisés, leurs émissions ne sont pas prises en compte. L'ambition du Maroc de réduire considérablement ses émissions de GES va reposer essentiellement sur une importante transformation du secteur de l'énergie, à travers l'installation de 50% de la puissance électrique à partir de sources renouvelables d'ici 2025, la réduction de 15% de la consommation d'énergie d'ici 2030, la réduction des subventions aux énergies fossiles et l'augmentation de façon substantielle de l'utilisation du gaz naturel, et, partant, la multiplication des projets d'importation du gaz naturel liquéfié. Bien que le Maroc concentre ses efforts sur le secteur de l'énergie, afin de réduire ses émissions de GES, d'autres stratégies sectorielles sont proposées, avec notamment des plans d'actions dans l'agriculture, l'eau, l'industrie, la gestion des déchets, le secteur forestier et l'habitat. Quant à la contribution du Maroc en matière d'adaptation, les objectifs prévus pour renforcer la résilience concernent, à l'horizon 2020, la substitution des prélèvements (85 milliards de m3/an) à partir des nappes surexploitées par des prélèvements à partir des eaux de surface, l'augmentation de la superficie actuelle sous irrigation localisée de 154.000 ha actuellement à 555.000 ha et la reconstitution des forêts sur plus de 200.000 ha. A l'horizon 2030, le dessalement de 285 millions de m3/an pour l'alimentation en eau potable de plusieurs villes et centres, la réutilisation de 325 millions de m3/an d'eaux usées épurées, la construction de 38 nouveaux barrages, le raccordement au réseau d'assainissement en milieu urbain de 100%, une économie de 2,4 milliards de m3/an d'eau en irrigation, un volume des eaux épurées de 100%. La contribution du Maroc dans le cadre de l'INDC trouve son ancrage institutionnel dans la stratégie Nationale de Développement Durable. Pour relever ce défi et gagner le pari, l'engagement conséquent de toutes les parties prenantes de la société marocaine est déterminant pour s'assurer de leur adhésion et entière implication dans la mise en œuvre des engagements formulés et les multiples ambitions exprimées. Le Maroc a consacré 64% des dépenses climatiques du pays à l'adaptation, soit 9% des dépenses d'investissements nationales sur la période 2005-2010. La part considérable du budget d'investissement dédié à l'adaptation démontre l'ampleur des enjeux pour la société marocaine. Cet effort est appelé à s'accroître pour atteindre 15% en 2030. En marge de cette rencontre, il a été procédé à la signature d'un accord de don avec la Banque Mondiale, relatif au projet de préparation du Maroc aux futurs mécanismes du marché de carbone, et d'une convention relative à la revalorisation énergétique des déchets ménagers avec l'Association professionnelle des cimentiers. Bon vent.