C'est fait, le souverain a enfin inauguré le Green Energy Park (GEP) ! Initialement prévu lors de la COP22, l'évènement a finalement eu lieu dans l'après-midi du jeudi 12 janvier 2017, dans la ville verte de Ben- guerir, qui abrite le projet à 70 km au nord de Marrakech. L'occasion donc pour Badr Ikken, le directeur de l'Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) et son équipe de présenter ce joyau que l'institution qu'il dirige a développé avec le soutien du ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement et du Groupe OCP. Le GEP est une plateforme de tests, de recherches et de formation, unique en son genre en Afrique, qui a nécessité un investissement de plus de 210 millions de dirhams. Dédié à l'accélération de la mise en œuvre de la stratégie énergétique nationale, notamment dans le secteur de l'énergie photovoltaïque qui doit générer 3.000 MW à l'horizon 2030, il est construit sur une superficie de 8.000 ha aménagés en deux espaces distincts. Un bâtiment de 3.100 m2 qui abrite plusieurs laboratoires et centre de recherche de pointe indoor dans le domaine du solaire photovoltaïque et du solaire thermique à concentration, à savoir : un laboratoire de production de cellules photovoltaïques couches minces et de traitement de surface ; un laboratoire de caractérisation électrique et optique des cellules photovoltaïques ; un laboratoire intérieur de production et de tests des composantes solaires ; un laboratoire d'étude de dégradation des matériaux ; un laboratoire de caractérisation des surfaces ; un laboratoire de déflectométrie et de modélisation optique des structures CSP ; et un centre de calcul pour la modélisation des ressources solaires et éoliennes. Ensuite, il y a une plateforme de recherche outdoor constituée de plusieurs plateformes de tests et de caractérisation, déployées en plein air sur une surface de 6,5 ha pour suivre des projets pilotes à échelle réelle. Parmi les projets au niveau de ces plateformes, on peut notamment citer : une centrale photovoltaïque multi-technologies pour le test et la comparaison des systèmes PV dans les conditions climatiques locales ; une boucle de collecteur cylindro-parabolique pour le test de fluides caloporteurs, de composants CSP et pour le stockage thermique ; un prototype de concentrateur solaire thermique avec miroirs de type Fresnel 100% marocain ; une unité mobile et modulaire de traitement des eaux saumâtres par énergie solaire thermique et photovoltaïque ; un projet de centrale solaire thermique à concentration pour les moyennes capacités et les applications industrielles ; un projet pilote de production et de stockage intelligent d'énergie verte (Démostène) et un réseau de véhicules électriques et de bornes pour les tests de la durée de vie des batteries et étude socioéconomique de l'adoption de la mobilité électrique. Concernant le projet de véhicules électriques, quatre prototypes ont été remis à des associations pour les tester en vue de leur future introduction sur le marché national. S'agissant des autres projets, il faut signaler que l'IRESEN a déjà commencé à faire des publications sur les différents tests de modules photovoltaïques qu'il mène. D'ailleurs, son directeur a officiellement remis au souverain la première cellule photovoltaïque couche mince, 100% marocaine et africaine. L'IRESEN travaille également sur un autre projet qui consiste à développer une nouvelle génération de modules photovoltaïques dénommée modules du désert, où son équipe a développé un modèle mathématique baptisé STEEP (Social technique économique environnemental et politique), en associant tous les ministères concernés par l'énergie. Basée sur 70 critères, cette démarche a pour finalité de faciliter le choix de la technologie la plus «équilibrée». Enfin, l'équipe de Badr Ikken veut, à tout prix, contrôler les résultats de ses recherches et protéger le marché national contre la concurrence déloyale. C'est dans ce but qu'elle a développé une nouvelle norme nationale pour les modules photovoltaïques calquée sur les normes de l'IEC (International Electronic Commission). En attendant, l'institut a déjà marqué un premier point en signant un contrat de partenariat avec l'entité de certification KIWA, ce qui lui permettra très prochainement de lancer une ligne de certification de modules photovoltaïques. Signalons enfin que le GEP est un membre actif de l'écosystème de l'Université Mohammed VI Polytechnique de la ville verte de Benguerir. À ce titre, il fait office de pont entre les universités et le monde socioéconomique en facilitant le passage de la recherche à l'innovation (Research to Innovation : R2I), source de création et de dissémination du savoir et de la connaissance dans les universités mais également d'émergence d'industries innovantes au service du développement économique et social.