Elaborée en 2016, la stratégie nationale de développement durable sera mise en œuvre à partir de 2017. Il s'agit d'un document stratégique de référence visant à consolider l'ensemble des politiques publiques en matière de développement durable et à corriger les dysfonctionnements d'ordre institutionnel et réglementaire. Le Maroc a finalisé sa stratégie nationale de développement durable 2016/2030. Cette feuille de route permettra au royaume de gagner 6% du PIB alors que son coût est d'uniquement de l'ordre de 2% du PIB. L'objectif fondamental est de mettre en œuvre les fondements d'une économie verte et inclusive au Maroc d'ici 2020. La majorité des politiques prévoient le principe de durabilité, mais leur mise en application demeure insuffisante, d'après le diagnostic effectué par le ministère de l'environnement. Ainsi, la définition d'une stratégie globale fixant le cap de l'ensemble des politiques publiques s'avère une nécessité. La révision de la gouvernance du développement durable s'impose. En effet, il est indispensable d'améliorer les capacités des acteurs ainsi que le cadre législatif, le contrôle et l'application effective des lois. Les secteurs sont appelés à intégrer la composante socio-environnementale dans leurs stratégies. Quatre piliers fondamentaux de développement durable sont proposés (économique, social, environnemental et culturel). À leur tête, figure le volet économique. À cet égard, les freins à la compétitivité peuvent être dépassés à travers la recherche systématique de convergence intersectorielle et une meilleure intégration des considérations socio-environnementales. Selon la stratégie, une réelle économie de l'environnement est possible à travers la mise en œuvre d'une économie circulaire ou encore de l'industrialisation verte. Le pilier environnemental est le parent pauvre de développement. Aussi, la stratégie vise-t-elle à renforcer la prise en compte des atteintes environnementales dans les politiques publiques afin de renforcer la croissance économique et créer des emplois verts durables. L'objectif est d'atteindre 250.000 emplois en 2030 et 70.000 en 2020 grâce à cette nouvelle stratégie. L'enjeu est de pouvoir mettre en œuvre les mesures fixées à travers des projets en phase avec les objectifs escomptés. Afin de concrétiser la stratégie, quelque sept grands enjeux ont été identifiés et déclinés en axes stratégiques et objectifs. La consolidation de la gouvernance du développement durable est érigée en priorité. Des mécanismes de régulation sont à mettre en place pour favoriser la prise de décision à différents niveaux. Malgré les avancées sur le plan juridique et institutionnel, des dysfonctionnements et blocages freinent toujours le développement durable. Au niveau institutionnel, on note un manque de planification, de coordination, de convergence dans la mise en œuvre des stratégies ainsi que la longueur des procédures, le chevauchement des compétences, les difficultés à appliquer les textes au niveau local... Sur le volet réglementaire, certains secteurs ne sont pas couverts par la loi. Et même la réglementation est obsolète. Sur le plan financier, plusieurs lacunes sont constatées notamment l'insuffisance des financements, l'inadéquation de l'utilisation des crédits, la sous-tarification, le manque de transparence... Pour assurer la mise en œuvre d'une bonne gouvernance, l'Etat doit montrer l'exemple et mettre en œuvre dans ses propres institutions la démarche de développement durable (achats publics durables, éco-responsabilité de l'Etat...). Il faut également renforcer le cadre institutionnel et réglementaire du développement durable, le rôle des acteurs, les mécanismes de contrôle et les instruments économiques et financiers et de mettre en œuvre une politique fiscale environnementale. Tags: COP22 Maroc économie verte inclusive stratégie nationale développement durable