La dernière édition d'Africa's Pulse, publication semestrielle du groupe de la Banque mondiale sur les perspectives économiques du continent a fait savoir que le Sénégal figure parmi les économies les plus performantes du continent. Selon la dernière publication de la revue de la Banque mondiale, Africa Pulse, le taux de croissance de l'Afrique subsaharienne devrait continuer de baisser à 1,6% en 2016 contre 3% en 2015. Cette baisse de forme, son niveau le plus bas depuis vingt ans, est liée aux difficultés économiques rencontrées par les principales économies de la région. Il s'agit du Nigéria et de l'Afrique du Sud qui subissent toujours les «contrecoups de la chute des cours des matières premières». Dans cette conjoncture morose, ces pays doivent, lit-on dans le rapport, «s'adapter à des conditions de financement moins favorables et faire face aux incertitudes pesant sur leurs politiques économiques». Incertitudes Le rapport fait savoir que «les cours des matières premières devraient rester bien en deçà des niveaux record enregistrés entre 2011 et 2014, du fait d'une reprise mondiale fragile. La reprise devrait être modeste, avec une croissance réelle du PIB prévue à 2,9% en 2017, et 3,6% en 2018». Les conclusions de la dernière édition d'Africa's Pulse font ressortir que de nombreux pays, notamment l'Ethiopie, le Rwanda et la Tanzanie affichent toujours en moyenne des taux annuels supérieurs à 6%. D'autres pays comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal figurent parmi les économies les plus performantes du continent. «Il ressort de notre analyse que les pays qui s'en sortent le mieux sont également ceux qui disposent d'un cadre de gestion macroéconomique plus solide et d'une réglementation plus favorable aux activités commerciales», a souligné l'économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Afrique, Albert Zeufack. Sauvetage agricole Si les performances économiques des pays du continent continueront d'être contrastées avec la chute des cours des matières premières, il n'en demeure pas moins que le rapport dégage quelques orientations macroéconomiques pour améliorer les perspectives de croissance. La diversification de l'économie constitue l'une des pistes dégagées par le rapport. Selon la publication semestrielle de la Banque, «les pays africains doivent améliorer leur productivité agricole. La plupart des pays d'Afrique subsaharienne se sont contentés d'augmenter leur surface agricole, alors que la productivité a augmenté ailleurs, grâce à l'optimisation des intrants agricoles et à l'adoption de nouvelles techniques». L'institution croit dur comme fer que davantage d'investissements et des politiques plus adaptées permettraient de développer l'économie rurale, de réduire plus rapidement la pauvreté et de promouvoir une croissance plus équitable. «Il est impératif d'améliorer la productivité des petits exploitants agricoles pour augmenter les revenus des populations rurales et réduire la pauvreté en Afrique subsaharienne», a déclaré Punam Chuhan-Pole, économiste principale de la Banque mondiale pour l'Afrique. L'auteur du rapport préconise des investissements dans les biens publics en milieu rural, notamment les infrastructures, d'adopter de meilleures technologies et de développer la recherche agronomique. Il faut aussi améliorer la qualité des données disponibles.