La Guinée a subi une diminution de sa croissance économique en 2015 suite à la propagation du virus Ebola qui a mené à une crise sanitaire. L'activité devrait accélérer en 2016, sous l'impulsion des secteurs industriel, minier et tertiaire. Après l'impact négatif d'Ebola, la Guinée essaie de se redresser. Si les pertes liées au virus ont été estimées par la Banque Mondiale entre 0,7 et 2,3 points de PIB durant la période 2014-2015, l'année en cours devrait marquer une nette reprise de l'activité économique. La croissance est ainsi prévue à 4,8% en 2016. Les secteurs du bâtiment et de l'électricité, soutenus par d'importantes dépenses publiques et la communauté financière internationale, devraient stimuler l'activité grâce à l'inauguration du barrage Kaleta. Celui-ci est censé doubler la capacité énergétique du pays à l'horizon 2020. Dans le secteur minier, et malgré la baisse des cours des minerais, l'entrée en production fin 2015 d'une nouvelle mine de bauxite, exploitée par le groupe chinois Hongqiao Group, devrait dynamiser le secteur et accroître les recettes d'exportations liées à l'activité extractive. Le secteur pourrait également profiter des investissements réalisés dans le cadre du projet Simandou. Port en eau profonde Ce projet vise à créer un accès à l'un des plus grands gisements de fer inexploités au monde, à construire une nouvelle voie de chemin de fer reliant le Sud-Est de la Guinée à la côte, ainsi qu'un nouveau port en eaux profondes. Dans le tertiaire, la croissance devrait être portée par le commerce et les transports. Ces deux secteurs comptent sur la reprise du commerce transfrontalier et du BTP. Dans ce contexte, l'investissement public devrait sensiblement augmenter suite à la reprise des travaux d'infrastructures et de maintenance des voies de communications. L'investissement privé resterait contraint par l'aversion au risque des investisseurs liée au virus Ebola. La consommation devrait également redémarrer grâce à la hausse attendue des salaires. Nouveaux projets Concernant les données macro-économiques, l'inflation devrait demeurer élevée, mais aussi accuser un recul en 2016. Pour sa part, le solde budgétaire est attendu à la baisse, grâce à la poursuite des mesures visant à contenir le déficit (réduction des subventions aux carburants, amélioration de la collecte des impôts, recouvrement des arriérés, réforme de la fonction publique). L'application du code minier a permis d'encourager le lancement de nouveaux projets qui devraient générer des recettes fiscales supplémentaires. Les sommes épargnées par l'allègement de la dette devraient être attribuées au soutien à l'investissement et à la réduction de la pauvreté. La dette publique, en baisse, demeurerait soutenable. Toutefois, le risque de surendettement reste à surveiller du fait de la vulnérabilité du pays à des chocs externes préjudiciables à la croissance, aux exportations, aux flux d'IDE et aux performances budgétaires. Fiche pays Guinée Taille 12 millions de consommateurs Monnaie Franc guinéen PIB/Hbt 557,1 dollars Croissance -0,0% (2015p.), 4,8% (2016p.) Région économique CEDEAO Note Coface D Doing business 2016 165e/189 Lacunes persistantes en matière de gouvernance La situation politique intérieure fragile demeure une source de préoccupation dans une région marquée par une instabilité latente au Mali et en Guinée-Bissau. Le président établit par ailleurs des liens diplomatiques et commerciaux plus étroits avec les pays du Golfe et la Chine, soulignés par une série d'investissements chinois dans le secteur minier notamment. Un accord de coopération avec l'UE a été signé en décembre 2014. Il devrait permettre à la Guinée, sous condition de stabilité politique, de puiser dans le Fonds européen de développement qui concerne les domaines de coopération suivants: l'Etat de droit, l'assainissement urbain et la santé. Enfin, en dépit des efforts accomplis sur le plan de la qualité de la réglementation, le pays pâtit toujours d'une gouvernance et d'un climat des affaires très difficiles. De fait, la Guinée occupe la 165e position sur 189 pays selon le rapport Doing Business.