Cent jours après l'investiture du nouveau président centrafricain, le pays essaie de se redresser sur le plan économique, malgré la recrudescence d'actes de violences dans certaines régions. Après la pluie, le beau temps» ! Cet adage pourrait-il s'appliquer à la République Centrafricaine? Depuis l'élection, le 12 février dernier, de Faustin-Archange Touadéra à la magistrature suprême du pays, la Centrafrique essaie de retrouver les chemins du développement. Ce 9 juillet, le nouveau président fêtait ses 100 jours passés à la tête du pays, suite à son investiture le 30 mars. À cette occasion, Faustin-Archange Touadéra a fait un bilan de ses trois premiers mois en tant que successeur de Mme Samba-Panza, qui a assuré la transition pendant deux années, suite au déclenchement de la guerre civile en 2013. L'actuel président élu au second tour avec 62,7% des voix a ainsi fait le point sur les actions accomplies par son équipe, «pour asseoir les fondements de l'Etat et de la démocratie durant les cent premiers jours de son mandat». Le Maroc répond présent Lors de son adresse, le président centrafricain s'est ainsi félicité d'avoir pu «renouer le contact avec la communauté internationale et replacer notre pays dans le concert des Nations», a-t-il lancé à ses compatriotes. Le royaume figure parmi les premiers Etats avec lesquels la Centrafrique a rouvert le canal de la coopération. «Nous avons négocié et obtenu la réouverture des coopérations bilatérales avec l'Egypte, le Maroc et la Chine», a indiqué le chef de l'Etat centrafricain. Sur le plan économique, le président a listé les réalisations accomplies dans plusieurs secteurs, en rappelant que «l'assainissement des finances publiques et la relance des secteurs productifs constituent des axes importants de son quinquennat, tant les méfaits de la corruption rampante sur l'économie et les finances publiques ne sont plus à démontrer». En effet, à l'instar de la situation sécuritaire qui reste encore à améliorer, comme l'a reconnu le président dans son discours, d'importants efforts sont nécessaires pour assurer la relance de l'économie locale. Investissements volatils Pour sa part, Coface estime que la croissance devrait rebondir en 2016 dans un contexte de reprise graduelle des activités commerciales. L'activité devrait être principalement portée par la production agricole, qui contribue à plus de la moitié du PIB et emploie près de 75% de la population. Le secteur minier devrait également contribuer à la reprise de l'activité suite à la levée partielle en juin 2015 de l'embargo contre le pays. La suspension des sanctions devrait permettre à la République centrafricaine de commercialiser du diamant, tout en écoulant les stocks existants, estimés à 70.000 carats. Par ailleurs, la demande interne devrait demeurer atone compte tenu de l'exil de près d'un quart de la population (1 million de personnes ont quitté le pays et ne sont pas encore revenues). Malgré les aides d'urgence octroyées par l'UE et le FMI, le pays peine toujours à se redresser et les investissements devraient rester très volatils en 2016. Fiche pays République Centrafricaine Taille 4,701 millions de consommateurs Monnaie Franc CFA PIB/Hbt 1,731 milliard de dollars Croissance 5,7% (2016p.) Région économique CEMAC/CEEAC Note Coface D Doing business 2015 185e/189 Reprise économique progressive Dans un contexte de détérioration du solde public, notamment la chute des recettes budgétaires, le gouvernement devrait continuer de compter sur le financement externe, compte tenu de sa capacité de financement réduite et d'une insécurité persistante, qui devraient toujours entraver la collecte des recettes. L'UE est l'un des principaux bailleurs de fonds du pays, ayant fourni un montant d'aide estimé à 360 millions de dollars depuis que le conflit a éclaté en 2013 dont 10 millions attribués aux aides humanitaires. Sur le plan économique, la reprise devrait être progressive et les exportations de bois, de café et de coton (principales richesses agricoles du pays) devraient continuer à pâtir, mais moins que les années précédentes, de l'insécurité et des perturbations qui touchent le secteur des transports et de la logistique.