Les élections présidentielles, tenues respectivement le 14 février en République centrafricaine et le 20 mars au Bénin, n'ont laissé aucun démocrate indifférent sur le continent. Bien au contraire, elles honorent toute l'Afrique. Tant il est vrai que leur caractère démocratique et transparent n'a souffert de l'ombre d'aucun doute. Elles ont montré, par l'ampleur de la victoire et le comportement civilisé des différents candidats, que la démocratie est possible sur le continent sans la caution d'aucune puissance économique ou financière étrangère. Mais aussi et surtout ces éternelles contestations des perdants qui se transforment parfois en guerres tribales, ethniques... L'autre enseignement de ces consultations en RCA et au Bénin, c'est le nouveau style instauré par les désormais nouveaux Présidents de ces deux pays. Un style de simplicité et une meilleure communication avec le peuple. Mais aussi un style d'efficacité et d'écoute. Patrice Talon, qui vient de remplacer Dr Thomas Bony Yayi, a entamé sa magistrature par une approche novatrice. Le jour, c'est-à-dire le 6 avril, où il a prêté serment, Patrice Talon a nommé un premier Ministre. Dans la même dynamique, celui-ci a formé son gouvernement le même jour. Et pour couronner le tout, le nouveau Président a simplement demandé à son Exécutif de se mettre immédiatement au travail ! Et ce n'est pas tout. Patrice Talon a voulu une cérémonie d'investiture sobre, moins coûteuse. Pas de chefs d'Etat invités ni de délégations étrangères mais juste des dignitaires béninois. Pourtant, Patrice Talon est milliardaire. Son approche face à la chose publique prouve, à suffisance, que son ambition est de faire du Bénin un Etat bien géré. Car aujourd'hui, le défi de l'Afrique est bel et bien la bonne gouvernance. La gabegie financière a beaucoup coûté chère au continent. Pour ce qui est de Faustin-Archange Touadéra, élu le 14 février, avant de prêter serment le mercredi 30 mars 2016, on est dans la même veine : une nouvelle dynamique. Certes, la tâche sera rude pour lui car il hérite d'un pays où les séquelles de la guerre sont encore là avec leur lot de déplacés, des villes ravagés sans oublier le désarmement total des milices et une réconciliation nationale qui risquera de prendre du temps. Mais la détermination de Faustin-Archange Touadéra de relever ces défis est infaillible. Son style à lui aussi est de communier avec le peuple, rassurer la population. Dans ses premières semaines de mandat, c'est la rupture avec celui de son prédécesseur Catherine Samba-Panza. Il joue même à fond la carte de l'humilité et de la simplicité allant même jusqu'à rendre une visite de courtoisie à la mosquée centrale de Bangui pour rencontrer l'imam et les fidèles sans cortège ni journalistes... C'est le chemin de la paix retrouvée.