Les 15 et 16 juillet, la ville a accueilli la treizième édition du Festival Alegria. Un weekend où la magie a opéré et où les musiques latine et arabe batteient le même rythme. La ville respire les bonnes ondes, la musique est partout et les musiciens venus du monde entier déambulent dans les petites ruelles de Chefchaouen, impressionnés par la magie de la ville. Pour sa 13e édition, le festival qui fait résonner la musique dans tous les recoins de la ville a su proposer une programmation des plus étudiées. De la grande scène, où les shows étaient au rendez-vous, à la Kasbah où les concerts intimistes nourrissaient l'âme, le programme était résolument chargé! Les festivités ont commencé vendredi dernier en début de soirée avec un coup d'envoi tout en percussions avec des Batucadas et des spectacles de rue histoire de dire, à qui veut l'entendre, que l'événement commençait et qu'il ne fallait pas en perdre une miette. La diva Samira Kadiri décidait ce soir-là d'allier sa voix profonde à celle des Chiliens de Las Tunas pour une fusion réussie à la Kasbah, avant de céder la place à la grande Maria José Santiago de Jerez de la Frontera qui proposait un concert 100% flamenco imprégné de la musique populaire de sa région. La soirée venait tout juste de commencer puisque la grande scène proposait le grand groupe proposant un flamenco fusionnant avec les musiques du monde, Chambao! Une des têtes d'affiche de cette saison a livré un concert plein d'humanité et de grandeur d'âme avec un mélange de flamenco traditionnel, de reggae, de jazz-funk-soul, sublimé par des cuivres et par le charisme de Maria del Mar, toujours aussi magnétique sur scène. S'en est suivi un concert plein de douceur et d'émotion avec la belle Nabyla Maan, qui a su allier musique andalouse et tarab gharnati au jazz. Avec les arrangements de son mari et guitariste Tarik Hilal, la chanteuse marocaine a livré un magnifique concert avec Carmen Paris à la frontière entre le Maroc et l'Espagne. Le public était conquis ! Le lendemain, Chaouen n'a pas dérogé à sa règle : l'ambiance était toujours au rendez-vous. Avec les sonorités qui se font entendre dans tous les recoins de la ville et les musiciens rencontrés à chaque coin de rue, on ne peut s'empêcher de vivre le festival à fond ! Ce samedi à la Kasbah, la foule a assisté à une jolie fusion entre le chanteur chéri de la ville, Hamid Ajbar, et un groupe de flamenco traditionnel avec voix, danse et guitare espagnole. Un très beau moment de musique qui a été complété par la star de l'édition, la diva du flamenco Estrella Morente. Celle qui chante avec ses tripes, et dont le charisme sur scène est absolument incroyable, a donné une remarquable leçon de musique et d'humilité. Estrella Morente s'est même arrêtée en pleine chanson par respect pour l'appel de la prière. «Le respect est important», avouera t-elle, avant de faire une transition, enchaînant sur la dernière note de ce même appel à la prière, une improvisation à couper le souffle. Entre danse, chants traditionnels et hommages, Estrella Morente a encore brillé de mille feux. Après les beaux moments de musique à la Kasbah, place à la fête de la grande scène avec trois concerts de qualité : Siwar pour la culture et las arts de Palestine et Dry Martina (Espagne) ont fait voyager le public et mis le feu sur scène avant de laisser le maestro Ramy Ayach s'emparer de cette dernière. Le Libanais amoureux du Maroc, d'une générosité incroyable, a tout donné au public chaouni, venu en masse l'applaudir ! Il a clôturé une 13e édition du Festival Alegria des plus réussies !