À en croire la ministre kényane des Affaires étrangères et du commerce international, Amina Mohamed, le très attendu passeport africain sera délivré en juillet prochain, lors du sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine à Kigali. Ce fameux sésame permettra ainsi aux citoyens africains de se déplacer beaucoup plus facilement entre les pays du continent, dispensés des formalités d'obtention de visas d'entrée. Si ce projet apparemment cher à l'Union africaine arrive à se réaliser, ce sera alors une véritable révolution et un succès éclatant pour l'actuelle patronne de l'instance panafricaine en fin de mandat, Nkosazana Dlamini-Zuma. Cette nouvelle ère permettra ainsi aux Africains de sentir, ne serait que sur le continent, le bonheur de circuler sans contraintes. En effet, il faut se rappeler que l'Afrique est encore fermée aux Africains. Il est plus facile pour un Américain du Nord de circuler en Afrique que pour les Africains eux-mêmes, tant les barrières sont nombreuses (visas, etc) entre voisins de la même zone géographique. Mettre fin à cette aberration facilitera non seulement la cohésion entre les populations, mais constituera certainement un coup de pouce aux échanges économiques entre les Etats du continent. À l'heure où beaucoup se demandent l'utilité d'une institution aussi bureaucratique que l'Union africaine, ce coup de maître des responsables du continent réhabilite l'instance panafricaine. Pour se faire accepter et comprendre, l'UA devrait davantage nous habituer à pareilles bonnes nouvelles.