L'ex-chef de la diplomatie sud-africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a été élue présidente de la commission de l'Union Africaine à l'issue du 19e sommet de cette institution qui s'est tenu ce week-end à Addis Abeba. Elle hérite de ce fauteuil à un moment où l'Afrique est confrontée à de nombreuses crises. Nkosazana Dlamini-Zuma, la nouvelle présidente de la Commission de l'Union Africaine, le 15 juillet à Addis Abeba. Après plusieurs mois de tractations, c'est finalement la Sud-africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, ex-épouse du chef d'Etat sud-africain Jacob Zuma, qui a été choisie pour prendre les destinées de la commission de l'Union Africaine pour les cinq prochaines années. Le vote s'est déroulé au soir du dimanche dans le cadre du 19e sommet de l'institution panafricaine, qui s'est tenu à Addis Abeba, en Ethiopie. Nkosazana Dlamini-Zuma, une diplomate expérimentée, était face au Gabonais, Jean Ping, le président sortant de la commission. Elle devient ainsi la première femme à diriger la commission, l'organe exécutif de l'Union Africaine (UA). Grâce au soutien indéfectible de la première puissance économique du continent et de ses alliés, l'ex-chef de la diplomatie sud-africaine a arraché une victoire sans précédent avec 37 voix lors du dernier tour, soit trois de plus que la majorité requise des deux-tiers. Nkosazana Dlamini-Zuma surnommée « la Dame de fer de Pretoria » a donc remporté le bras de fer qui avait contraint l'U.A à reporter le vote, censé avoir eu lieu en janvier dernier lors d'un précédent sommet. Une paix durable À 63 ans, elle prend la tête de la commission de l'Union Africaine à un moment où de nombreux conflits et tensions touchent le continent. Nkosazana Dlamini-Zuma a du pain sur la planche : tensions entre le Rwanda et le Congo (RDC), guerre entre le Soudan du Sud et son voisin du Nord dont il s'est récemment séparé, crise malienne, transitions démocratiques difficiles en Afrique du Nord… la liste est longue. Toutefois, un pas a été franchi lors de ce 19e sommet avec l'accord de principe signé entre le Rwanda et le Congo(RDC). En effet, le torchon brûlait depuis quelques mois entre les deux voisins après que l'ONU a accusé Kigali de soutenir la mutinerie au sein de l'armée régulière congolaise. « Nous avons accepté le principe de demander à d'autres de nous aider, mais les détails seront pour plus tard », a déclaré le président rwandais, Paul Kagame à l'issue d'un sommet de l'organisation régionale de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) tenue en marge du sommet de l'Union Africaine. Ce sommet a également enregistré un progrès. Les présidents du Soudan du Sud, Salva Kiir et du Soudan, Omar el-Béchir, se sont serrés la main pour la première fois depuis que des combats, pour cause de délimitation frontalière, ont provoqué une guerre ouverte entre Juba et Khartoum en mars et avril derniers. La tâche revient à la nouvelle présidente de la commission de poursuivre ces différentes avancées afin d'arriver à une paix durable. Un autre dossier sur lequel l'U.A continue de fait montre d'une passivité intenable, la crise malienne. Certes, la CEDEAO, l'organisation qui rassemble les pays de l'Afrique de l'Ouest, se montre très active depuis le début de la crise, mais les spécialistes de la sous-région affirment sans ambages que ses différentes décisions n'ont pas eu d'impact sur la situation jusqu'à présent. Développement du continent L'Union Africaine devra se montrer plus décisive sur cette crise qui non seulement touche le Mali mais aussi toute l'Afrique dans la mesure où le Nord du Mali est en train d'être transformé en un sanctuaire du terrorisme international. De même, au vu des nombreux soulèvements populaires qui ont provoqué la chute de plusieurs régimes au Maghreb (Tunisie, Egypte, Libye), l'UA devra à la longue soutenir la phase de transition en cours de sorte à permettre une consolidation de la démocratie dans ces pays. Certaines régions du continent sont aussi confrontées à une vague de sécheresse occasionnant de mauvaises récoltes et par conséquent la famine et la malnutrition. Il faut donc agir. Mais ce n'est pas tout. L'Afrique est devenue depuis quelques années, la convoitise de plusieurs puissances mondiales (Etats-Unis, Chine, Inde…), une sorte de gâteau à partager, en raison de ses énormes potentialités économiques qui constituent une niche. Il serait plus judicieux et plus profitable aux Africains eux-mêmes d'y mettre de l'ordre. Aussi, l'institution panafricaine doit-elle élaborer de nouvelles stratégies à même d'impulser le développement du continent. * Tweet * * *