Le 18e Sommet de l'Union Africaine s'est ouvert, hier, à Addis Abeba et s'achève aujourd'hui. Les ministres des Affaires étrangères et représentants de gouvernement des pays membres se sont réunis au préalable, jeudi et vendredi dans la capitale éthiopienne, en marge de la 20e session du Conseil exécutif de l'organisation panafricaine, pour faire le point sur les différents rapports établis par ses organes durant les six derniers mois. Les discussions ont également tourné autour des candidatures pour le poste de président de la Commission. Le mandat du Gabonais Jean Ping est arrivé à terme. Ayant pris les commandes de cette instance en 2008, il compte bien renouveler son mandat mais l'Afrique du Sud n'a pas l'intention de le laisser à ce poste. Pretoria a d'ores et déjà annoncé son candidat en la personne de Nkosazana Dlamini-Zuma, ex-épouse du président sud-africain et actuelle ministre de l'Intérieur de la première puissance économique du continent. « Lorsque le mandat de quatre ans est terminé, c'est fini et une autre personne doit être élue pour un mandat de quatre ans. Mon élection à la Commission va confirmer que les femmes peuvent faire ce qu'elles veulent. Ce serait la chose la plus symbolique que, même en Afrique, une femme peut être à la hauteur », a déclaré, vendredi, l'adversaire de Jean Ping. Les débats ont d'ailleurs été largement dominés par cette élection, occultant ainsi les autres sujets inscrits à l'ordre du jour. Rétrospective C'est désormais un duel au sommet de l'UA. Le Gabonais Jean Ping conserve la confiance du bloc francophone. Nkosazana Dlamini-Zuma bénéficie, quant à elle, de l'influence de son président, Jacob Zuma, au sein de l'institution, ainsi que du soutien de la SADC, la Southern Africa Development Community, qui regroupe tous les pays d'Afrique australe. C'est aussi l'occasion pour faire une rétrospective des actions de l'UA sur le continent quant à l'année écoulée. Tous les observateurs de la scène politique africaine s'accordent pour dire que 2011 a été morose pour l'organisation panafricaine. De la révolte des peuples arabes jusqu'à la crise humanitaire, qui a touché des centaines de milliers de personnes dans la Corne de l'Afrique, l'UA n'a pas été en mesure d'affirmer sa capacité à gérer ces différentes situations. Le conflit libyen a notamment révélé les limites de l'organisation panafricaine, qui n'a pas su faire entendre sa voix face à la coalition occidentale.