Scène d'embouteillages à New Delh À cheval entre le progrès et le sous-développement, l'Inde est un pays émergent très fascinant. Son économie est propulsée par un savoir-faire affirmé dans des secteurs phares tels que l'automobile, l'informatique, ainsi que l'industrie pharmaceutique et cinématographique, qui constituent ses forces motrices. Dimanche 13 mars, il est presque 8 heures à New Delhi. Notre avion vient de se poser sur le tarmac de l'aéroport international Indira Gandhi, après un vol de 3h au départ de notre escale d'Abu Dhabi. Pour nous, voyageurs en provenance de Casablanca, le périple doit durer plus de 15 heures. Dès la sortie de l'avion, l'Inde nous ouvre grandement ses bras. Les premières impressions sont plutôt bonnes en cette matinée ensoleillée. Le visiteur qui débarque pour la première fois dans ce pays est automatiquement frappé par l'immensité et la modernité de cet aéroport extrêmement bien entretenu. Très rapidement, les passagers passent les contrôles des services de l'immigration, qui y disposent de 48 guichets. Dès qu'ils franchissent cette étape, ils récupèrent aussitôt leurs bagages qui les attendent sur de longs tapis roulants. Jusque-là, c'est plutôt le calme qui prédomine. Capitale des klaxons Mais dès la sortie du Terminal 3, place à un brouhaha impressionnant qui vous souhaite la bienvenue dans un pays de plus d'un milliard d'habitants. Ici, ça bouge énormément, même en ce dimanche férié. Pour rallier le centre-ville, il faut compter au moins une quarantaine de minutes, avec un chauffeur qui maîtrise parfaitement le circuit dans cette capitale où les embouteillages sont spectaculaires, sous le rythme des klaxons stridents. New Delhi, fondée à l'aube du XXe siècle par les colons britanniques, est la capitale de l'Etat fédéral de l'Inde. La verdure et la belle architecture du centre-ville contrastent profondément avec la pollution et l'odeur suffocante de ses quartiers périphériques. En parcourant cette citée dotée des infrastructures de transport les plus modernes, on se rend compte des efforts considérables accomplis par les autorités pour faciliter la vie à ses habitants. Cependant, le pari semble loin d'être gagné, tant la pression démographique est forte. Un pays, plusieurs visages En Inde, les contrastes sont particulièrement saisissants. C'est à la fois un pays qui n'a rien à envier aux nations les plus développées, mais qui partage aussi les maux du sous-développement avec le reste du tiers-monde. Tel est le cas de New Delhi, mais aussi de toutes les villes du pays, comme la très stratégique métropole d'Hyderabad. Située au centre de l'Inde, à plus de 2 heures d'avion de New Delhi, Hyderabad est la capitale du nouvel Etat du Telangana, créé en juin 2014. C'est une cité cosmopolite très marquée par l'influence islamique, depuis sa fondation au XVIe siècle par le sultan Muhammad Quli Qutb Shah. À travers une projection en sons et lumières, son passé glorieux est contée tous les soirs au Fort de Golkonda, l'une de ses attractions touristiques. La force de l'Inde C'est également à Hyderabad que l'Inde concentre parmi ce qu'elle a de meilleur à offrir au reste du monde. On y retrouve par exemple la multinationale «Infosys», spécialisée dans les TIC, un secteur qui pèse 146 milliards de dollars dans le pays, soit plus de 8% de son PIB. Fondée en 1981, «Infosys» est un symbole de l'émergence et du savoir-faire indiens dans les prestations de services informatiques. Aujourd'hui, cette société emploie plus de 193.000 salariés de 115 nationalités, en majorité des ingénieurs et consultants informatiques. Autre success-story 100% indienne, c'est le laboratoire «Bharat Biotech». Il est quasiment le seul dans les pays en développement à affronter les puissantes industries pharmaceutiques occidentales dans l'invention et la production de vaccins. À ce jour, «Bharat Biotech», dirigé par le très sympathique Dr. Krishna M. Ella et son épouse Suchitra, est l'un des rares laboratoires au monde à avoir réalisé des progrès significatifs dans la mise au point d'un vaccin contre le virus Zika, qui sévit en Amérique latine. Immersion dans Bollywood Enfin, en parlant de l'Inde, on ne peut omettre son industrie automobile, avec la marque «Tata», mais surtout, sa vitrine cinématographique représentée par Bollywood. Presque le tiers de la production «bollywoodienne» est tourné à Hyderabad, dans l'impressionnante «Ramoji Film City», la plus grande ville de tournage au monde. Sur place, des moyens colossaux ont été investis pour équiper le site de production des films indiens, premier ambassadeur du pays dans le monde. C'est ici qu'est fabriqué, avec brio, le mythe sur la magie de l'Inde. Une image en partie réelle, tant l'Inde foisonne de diversités qu'une simple visite d'une semaine ne saurait permettre de cerner.