La régionalisation avancée a permis l'émergence d'une méga-région. Ce territoire a pour vocation de tirer l'ensemble de l'économie vers de nouveaux paliers de croissance. 20,3% de la population marocaine réside à Casablanca-Settat. Cette région pèse 33% du PIB national. Le rattachement des provinces de Settat et d'El Jadida au Grand Casablanca doit pouvoir offrir un horizon commun à l'ensemble de la population de la région. Chaque citoyen de cette dernière doit pouvoir s'identifier à ce territoire métropolitain, à la profondeur rurale et à l'ouverture atlantique. Cette cohésion ne sera pas possible sans un Conseil régional fort, capable d'assurer ses prérogatives telles que définies par la loi 14-111. C'est la première transition de la région. Jusqu'à maintenant, cette transition n'a pas été assurée. La passation des pouvoirs de l'autorité locale vers le conseil élu n'a pas eu lieu. Ce dernier ne cache pas son impatience d'assurer pleinement ses missions et de répondre aux attentes des citoyens. Cette transition ne sera possible que si les décrets d'application de la loi organique sur les régions sont publiés dans le Bulletin officiel. La deuxième transition, en cours dans la région, est la diversification de la valeur ajoutée régionale. Avec le nouveau découpage régional, le PIB est partagé entre les secteurs primaire (14%), secondaire (43%) et tertiaire (32%). Certes, chaque territoire de la région est spécialisé dans un des trois secteurs, mais il reste que la compétition et l'attractivité entre les sous-régions (Casablanca, Settat et El Jadida) seront décisives pour l'implémentation des investisseurs. Pour qu'une complémentarité soit possible entre ces territoires, le Conseil régional a un rôle majeur à jouer. Le Plan de développement régional et le Schéma d'aménagement du territoire, en préparation, devront faire office de feuille de route pour l'ensemble des acteurs et clarifier le positionnement de chacune des régions. Le Plan de développement du Grand Casablanca (PDGC) forme la troisième transition de la région. La ville blanche est LA métropole du Maroc. Le diagnostic qui a précédé l'élaboration du PDGC était et est inquiétant. Une croissance annuelle de 4% pour les quinze prochaines années fera passer le chômage, de 10,1% actuellement, à 23% à l'horizon 2030. Pour éviter ce scénario catastrophe, le grand Casablanca a besoin d'un palier de croissance de 8,6% pour les prochaines années. Pour affronter l'enjeu majeur du chômage des jeunes, l'Etat a mis en place cet ambitieux plan doté d'un montant d'investissement de 33 MMDH, avec le but de créer «un espace attractif de vie, de prospérité et de divertissement». Il va sans dire que l'atteinte de cet objectif est capitale, pour Casablanca-Settat comme pour l'ensemble du Maroc.