Selon la dernière enquête Diorh-Mercer sur les rémunérations, les augmentations de salaires ont été moins importantes en 2015. Même constat pour les prévisions de révisions salariales en 2016 qui devraient s'inscrire en baisse, par rapport aux années précédentes. Les patrons marocains n'ont pas été particulièrement généreux en 2015. Selon la 19e enquête des rémunérations 2015 préparée par Diorh-Mercer et présentée jeudi dernier à Casablanca, les augmentations de salaires ont été moins importantes en 2015 qu'en 2014. Même constat pour les prévisions de révisions en 2016 qui devraient s'inscrire en baisse par rapport aux années précédentes. Pour l'année en cours, la catégorie qui a connu le plus d'augmentation sont les ouvriers, avec une progression de 4,3%. Alors que les directeurs et cadres supérieurs ont connu une quasi-stagnation (4%), les cadres moyens et employés ont réalisé un plus timide progrès qu'en 2014. Il s'agit là des principales conclusions de l'enquête menée par Diorh-Mercer entre mars et septembre 2015 auprès d'un panel d'entreprises dominé par les multinationales. En effet, parmi les entreprises consultées pour le cadre du marché marocain, seules 6% sont des entreprises marocaines. La plupart des entreprises sondées sont d'origine américaine (34%) ou française (18%). Selon l'étude, les salaires dans les secteurs de l'énergie sont supérieurs à la moyenne médiane du marché, tandis que dans le secteur automobile, ils s'affichent en retrait par rapport à cette même moyenne. Une situation valable au sein de pratiquement toutes les classes de rémunération, bien que la tendance soit moins présente chez les classes supérieures. Les révisions salariales restent principalement justifiées par des raisons de performances individuelles (96%) et par la position du salaire dans les grilles (72%). La performance de l'entreprise n'arrive qu'en 3e position (57%) confirmant que les actions collectives ne sont que très faiblement considérées. Pour sa part, le mix salarial par classe ne connaît pas de grands changements. «En comparaison avec 2011, la part variable de la rémunération totale augmente timidement, tendant à montrer que le pilotage par la performance conserve un potentiel de développement important», estime Hind Talhi, consultante chez Diorh. À ce titre, 96% des entreprises interrogées offrent des bonus de performance à leurs collaborateurs. L'éligibilité à la rémunération demeure néanmoins sensiblement plus importante chez les dirigeants et cadres supérieurs (pratiquement 100%) qu'auprès des cadres moyens et des ouvriers (80%). Concernant le versement de bonus, l'enquête affiche plutôt une stagnation dans les taux de bonus cibles, avec toujours la prise en compte croissante du critère de la performance individuelle (+2% par rapport à 2014). Enfin, dans le registre des avantages sociaux et en nature, il est à noter que 91% des entreprises participantes mettent à la disposition de leurs salariés des soins médicaux. Le téléphone mobile et la voiture de fonction constituent les deux avantages en nature les plus fréquemment offerts par les entreprises.