Depuis 1972, l'institution a injecté presque 1.000 milliards de FCFA (1,52 milliard d'euros) dans le financement de l'économie camerounaise. 365 milliards de FCFA (556,45 millions d'euros) ! Tel est le montant des engagements actuels de la Banque africaine de développement (BAD) dans un total de 16 projets en cours au Cameroun. Entre le 10 et le 13 mars dernier, une mission de consultation des administrateurs de cette institution a séjourné au Cameroun pour procéder à l'évaluation de ces principaux programmes qui bénéficient du concours financier de cette institution. Première escale, la capitale Yaoundé où la mission a visité le Projet d'assainissement de Yaoundé (PADY). Financé à hauteur de 90% par la BAD, il consiste à viabiliser le lit du Mfoundi, la rivière qui traverse la ville, pour mettre fin aux fréquentes inondations qui avait pris l'habitude de paralyser le cœur même de la cité. Au terme de la visite de cette infrastructure, Amadou Koné, administrateur de la BAD et porte-parole de la mission a émis des inquiétudes quant à la maintenance de l'ouvrage. «Nous avons fortement insisté sur l'entretien de cet ouvrage dont la durée de vie est importante. Si l'ouvrage n'est pas bien entretenu, évidemment, il ne répondra plus aux objectifs pour lesquels nous avons accepté de le financer. Nous sommes satisfaits par la réalisation, mais nous insistons sur l'entretien», a-t-il déclaré à la presse. Pour autant, Amadou Koné a indiqué que la BAD entend bien participer au financement de la deuxième phase du PADY, forte de ce que la première phase a permis de construire un canal de plus de 3,5 km ainsi que la création de 1.815 emplois. Deuxième escale, l'Institut de recherches agricoles pour le développement (IRAD) de Yaoundé. Cette institution bénéficie en ce moment d'un financement de la BAD de 320 millions de FCFA pour la production de semences de base dans les filières du maïs, du manioc, du palmier à huile, de la pomme de terre... Le programme a commencé il y a à peine une semaine. En attendant d'en afficher les résultats, l'IRAD a profité de la présence de ses hôtes pour faire étalage de son savoir-faire. À l'image de cette variété de palmier à huile hybride recommandée pour la création de palmeraies parce qu'elle a un rendement de 4,5 tonnes d'huile de palme à l'hectare par an. À l'image aussi de ces fumoirs à poisson dotés de filtres électroniques susceptibles de réduire de 70% les impuretés. Des instruments qui font dire au porte-parole de la délégation de la BAD qu'«il y a un travail remarquable qui est fait à l'IRAD. Nous avons soutenu cet institut et nous sommes fiers de ce qu'il fait». Après avoir rencontré les membres du gouvernement, la délégation de la BAD s'est rendue à Kribi et à Douala. À Kribi, ville côtière du sud du pays, il était question de jauger la centrale à gaz locale. Un équipement de 173 milliards de FCA (263,7 millions d'euros) dont la construction a bénéficié du financement de la BAD à concurrence de 20 milliards de FCFA (30,5 millions d'euros). À cette occasion, l'on a appris que cette centrale, qui doit apporter 216 MW pour combler le déficit énergétique du pays pendant deux ans au moins, fonctionnera à plein régime, non pas dès le 23 mars comme initialement prévu, mais à partir du mois d'avril 2013. À Douala mercredi soir, l'équipe de la BAD a rencontré le patronat avec lequel elle a, entre autres, parlé du difficile accès des PME aux crédits. «Je crois que la BAD peut jouer un rôle plus important, elle n'est pas assez visible dans le financement des PME»,a imploré André Fotso, le président du patronat camerounais. En 41 ans de coopération, la BAD a injecté 962 milliards de FCFA dans l'économie camerounaise à travers le financement d'un total de 87 projets. La répartition de ce financement indique 41,85% pour les projets publics nationaux, 35,43% pour les programmes régionaux et 22,72% pour le secteur privé.