Face à une offre abondante couplée à une demande qui devrait chuter, le coton perd encore de sa valeur. Le cours du coton poursuit son déclin, durement impacté par la baisse mondiale de la demande de cette matière première indispensable à l'industrie textile. Le prix d'une livre de coton s'est établi vendredi à 87 cents US contre 88,46 cents US une semaine auparavant. Sa contreperformance hebdomadaire ressort ainsi à -1,27%. Et pour cause, «la consommation mondiale de coton chute alors même que la production est en nette progression», observent les analystes. Plus encore, certains investisseurs retardent leurs achats, tablant sur la poursuite de la baisse des cours. «Il y a tout simplement trop de coton disponible dans le monde et cela fait baisser les prix», soulignent les analystes. Un autre facteur qui est loin d'arranger la situation. La récolte de coton aux Etats-Unis avance bien et semble de bonne qualité. Les producteurs «cherchent actuellement à la vendre en faisant encore plus pression sur les cours», précisent les analystes. Cette inquiétude est d'autant plus accentuée par la décision de la Chine de réduire fortement ses importations de coton en 2013/14. Des volumes qui tomberaient au plus bas depuis cinq ans, selon le département américain de l'Agriculture (USDA). Pour la prochaine campagne, les achats du plus grand consommateur de coton au monde se limiteraient à 8 MUSD, en chute de 43% par rapport à la campagne actuelle. «Pékin envisage de puiser dans ses immenses réserves pour répondre à la demande de son industrie textile», expliquent les analystes. Des réserves qui, pour rappel, représentent 54% des stocks mondiaux. Si Pékin venait à libérer ses stocks, la fibre locale serait plus économique que le coton étranger pour les filateurs du pays, en perte de compétitivité par rapport à leurs concurrents asiatiques, étant donné le coût supérieur de la main-d'œuvre en Chine. Ces derniers cesseraient donc d'acheter de la fibre sur le marché mondial, voire revendraient leurs contrats et le prix mondial du coton pourrait s'effondrer. «Cette perspective aura un effet majeur sur le marché mondial du coton ainsi que sur les exportations africaines, puisque la Chine représente entre un tiers à la moitié du commerce mondial de coton, en fonction des années», prévoient les analystes. Toutefois, l'Afrique pourrait profiter de la décision des Etats-Unis de réduire ses récoltes de la campagne 2013/14. Une récolte qualifiée comme devant être la plus faible en 4 ans. Les exportations de fibres américaines devraient ainsi chuter à leurs plus faibles niveaux en 15 ans, selon l'USDA. «La chute des prix pousse les agriculteurs à choisir des plantations plus rentables», précise l'organisation. Rappelons que l'Afrique est le 6e producteur mondial de coton, représentant 10% des superficies cotonnières mondiales et le 3e exportateur. Quelque 2.000 entreprises chinoises utilisent la fibre africaine, selon le Centre du commerce international.