En octobre 2010, les cours du coton ont atteint leur plus haut niveau depuis 140 ans sur la bourse des matières premières de New York. Avec cette augmentation, les producteurs africains (parmi les principaux producteurs mondiaux) espèrent renflouer leurs filières. Selon les experts, cette hausse des prix est due à une baisse sans précédent de la production mondiale. Elle s'explique notamment par la diminution des stocks mondiaux due à une forte demande chinoise. La Chine, premier producteur mondial de coton, mais aussi consommateur, a enregistré de mauvaises récoltes, tout comme l'Inde et le Pakistan. Même l'Ouzbekistan a été obligé de plafonner ses ventes à l'étranger pour pouvoir alimenter ses propres filatures. En effet, dans une région de Chine, les champs ont subi une grave maladie, ou ont été dévastés par des inondations. Les USA, 2e producteur mondial, ne sont pas mieux lotis. La récolte 2010 est estimée à 102,9 millions de ballots alors que la demande s'élève à 115,9 millions. Cette pénurie a vite fait grimper le prix depuis le début de l'année pour atteindre des pics. La situation a empiré avec la décision de l'Inde de geler les exportations de coton. En effet, New Delhi a interdit, fin 2010, l'exportation de cette matière, devenue rare ! Ce qui est un coup dur pour les industriels, partout dans le monde. Le Pakistan a été le premier impacté par cette décision. Ce pays produit cette matière première en grande quantité, mais pas assez pour satisfaire son industrie textile qui emploie de centaines de milliers de travailleurs et qui est la première source de devises. Les experts de l'industrie du coton prédisent que cette saison, le nombre de balles de coton chutera de 3 millions, ce qui conduirait à une poursuite de l'augmentation considérable des prix. Une baisse de la production de coton pourrait pousser l'Inde à poursuivre ses restrictions sur les exportations, qui ont déjà conduit à une hausse des prix de 72% dans le monde entier. En septembre 2010, le secrétaire au Commerce indien, Rahul Khullar, a indiqué que l'Inde exportera seulement 5,5 millions de balles (de 170 kilos) pour la campagne 2010/11, qui a démarré le 1er octobre 2010. Aujourd'hui, les pays se tournent notamment vers les Etats-Unis, l'Asie centrale, le Brésil et l'Afrique de l'Ouest. Mais la culture du coton devient de plus en plus problématique et la matière de plus en plus rare. En revanche, le niveau record des cours constitue une aubaine pour certains pays africains producteurs du coton. Durement frappés depuis les années 2000 par la concurrence des Etats-Unis, qui subventionnent largement leur production, et desservis par un dollar faible, les pays de la zone franc CFA avaient atteint le plus bas de leur production avec 500.000 tonnes de fibres en 2010. Or cette production est essentielle pour les principaux producteurs que sont le Mali, le Tchad, le Bénin et le Burkina Faso. Dans ces pays, l'or blanc fait vivre directement, ou indirectement, des millions de personnes. Aujourd'hui, la hausse des prix leur permettra de renflouer les caisses des sociétés cotonnières et les poches des paysans.