La BCP et l'Etat du Niger viennent de signer à Paris une convention pour la cession de la Banque internationale pour l'Afrique au Niger (BIA Niger), la deuxième banque du Niger en service depuis 1944. C'est après d'âpres négociations, selon des sources proches du dossier, que la transaction a été conclue même si les négociations ont été entamées, discrètement depuis plusieurs mois entre les deux parties. D'ailleurs, même le conseil d'administration de la banque nigérienne qui s'est réuni pourtant le 6 Août dernier, n'était pas au fait de l'opération. Il faut dire que la BIA, détenue à 43% par l'Etat du Niger joue un rôle stratégique dans l'économie du pays. L'ancienne filiale de la Belgolaise qui a passé un temps entre les mains du groupe panafricain Coris bank avant que l'Etat du Niger (qui déténait initialement 35% du capital) la rachète, est depuis quelques années en proie à des difficultés liées à une mauvaise gestion. Depuis son rachat par l'Etat du Niger à travers la Societé de patrimoine minier du niger (SOPAMIN), le gouvernement nigérien n'a pas caché son ambition de se désengager du tour de table de la BIA. Plusieurs banques internationales, notamment BNP Paribas, se sont montrées intéressées par le rachat de la BIA Niger avant que la BCP ne rafle la mise. Avec cette opération, la BCP qui dispose déjà d'une filiale au Niger, Banque Atlantique du Niger (Atlantic Business International), est en passe de se voir leader sur le marché national nigérien. La banque Atlantique du Niger, filale de la BCP détient déjà près de 10% des parts de marché. Selon les premières précisions, l'opération va se dérouler à travers la cession des 43% des parts que détient l'Etat du Niger, l'actionnaire majoritaire, auxquels viendront s'ajouter les 25% des parts d'un autre actionaire du groupe, l'opérateur nigérian Tahirou Mangal. Le tour de table de la BCP dans le capital da la BIA Niger pourrait donc se hisser entre 65 et 70% en attendant le feed back des autres actionnaires minoritaires