2013 devrait se solder par des réalisations financières en baisse pour Brasseries du Maroc (SBM), selon les analystes de BMCE Capital. Cette évolution devrait ainsi tirer à la baisse les performances du secteur de la «Production de boissons rafraîchissantes». À l'image de 2012, l'année en cours devrait se solder par des réalisations financières en baisse pour Brasseries du Maroc (SBM), selon les analystes. Cette évolution devrait ainsi tirer à la baisse les performances du secteur de la «Production de boissons rafraîchissantes». En effet, SBM représente, à elle seule, 53% du chiffre d'affaires du secteur. Il est à noter que la marge opérationnelle réalisée par les entreprises du secteur était déjà en dégradation. À titre d'exemple, celle-ci est passée de 16,7% en 2009 à 14,7% en 2011, soit une baisse de 2 points. La rentabilité nette, même si elle reste à un bon niveau, a subi la même tendance, passant de 13,7% en 2009 à 11,8% en 2011 (-1,9 points). Quelles perspectives pour le secteur ? En 2012, SBM avait présenté des résultats en berne, pâtissant des différentes augmentations de tarifs suite à la répercussion de l'augmentation de la Taxe intérieure de consommation sur les boissons alcoolisées, ainsi qu'au coût du marquage fiscal sécurisé. Certes, la société avait affiché un volume d'activité de 871.172 hectolitres en quasi-stagnation (+0,1%) par rapport à 2011, en dépit du ralentissement des ventes locales de bière et grâce au développement de ses ventes à l'export, ainsi qu'aux efforts marketing et promotionnels, ayant permis de préserver ses parts de marché. Dans ce contexte, la filiale du groupe, CASTEL, est parvenue à réaliser un chiffre d'affaires consolidé de 2,4 MMDH, en légère hausse de 2%. Cette embellie s'explique vraisemblablement par la révision des tarifs ainsi que par l'apport de l'activité de production et de distribution de l'eau de source Aïn Ifrane. Toutefois, les marges opérationnelle et nette ressortent en repli. En effet, le résultat d'exploitation perd 2,8% à 494,5 MDH, réduisant ainsi la marge opérationnelle d'un point à 20,7%. De son côté, le résultat financier gagne 3,5% à 10,6 MDH, tandis que le résultat non courant bascule au rouge à -1,2 MDH contre 9,9 MDH en 2011. Au final, le résultat net part du Groupe recule de 6,2% à 330,6 MDH fixant la marge nette à 13,8%, contre 15% en 2011. Les chiffres en social suivent la même logique. Les revenus s'améliorent de 3,1% à 1,9 MMDH tandis que le résultat d'exploitation recule de 2,6% pour se fixer à 403,1 MDH, réduisant la marge opérationnelle de 1,2 point à 21,4%. Quoique le résultat financier social gagne, lui, 19,3% à 56,1 MDH, suite à l'accroissement de 25% des produits de titres de participation, la capacité bénéficiaire diminue de 3,7% à 332 MDH, intégrant un résultat non courant négatif de -2,1 MDH. En conséquence, les réalisations de SBM devraient indéniablement influer sur les réalisations du secteur, qui s'en trouveraient diminués. Ce n'est pas tout. Sur le plan des perspectives, les analystes de BMCE Capital s'attendent à une répétition du même scénario en 2013, avec les mêmes impacts sur les résultats du secteur. Les analystes prévoient pour SBM la réalisation d'un chiffre d'affaires consolidé de 2,4 MMDH (+1,5%) en 2013. Le résultat net part du Groupe devrait, lui, afficher une baisse de 1,7% à 324,8 MDH. En revanche, on devrait assister à un retournement de tendance en 2014. En effet, la capacité bénéficiaire du groupe devrait atteindre 347,6 MDH, en progression de 7%. Le chiffre d'affaires, lui, devrait toujours emprunter le chemin de la croissance, pour se fixer la même année à 2,5 MMDH (+2%). Les prévisions des analystes de BMCE Capital sont réconfortées par les efforts de développement de nouvelles activités, exprimés par SBM. Un contexte favorable Sur le segment eau, le groupe compte renforcer les capacités de production de sa filiale EAE pour la porter à 15.000-20.000 HL d'eau en bouteille par mois afin de porter sa part de marché à 10-15% et améliorer sa compétitivité dans un contexte d'exacerbation de la concurrence nationale. S'agissant des boissons alcoolisées, en dépit des augmentations répétées des tarifs et de la coïncidence des mois de châabane et de ramadan en période estivale (devant continuer à impacter négativement ses ventes pour l'année 2013), SBM maintient sa stratégie d'accroissement des capacités de production de sa filiale SVCM à plus de 14.000 HL de vins annuellement et de développement de l'activité export, compte tenu des atouts géopolitiques du Maroc, ainsi que du potentiel de développement en Afrique subsaharienne. Il est à noter que l'annonce d'une bonne campagne agricole, ainsi que la reprise attendue de l'activité du secteur du tourisme pourraient avoir des retombées positives sur la demande des produits du groupe. Amine Diouri Responsable études chez Inforisk Une marge bénéficiaire baissière Les entreprises exerçant l'activité «Production de boissons rafraîchissantes» (code activité D1597 selon la nomenclature du HCP) ont cumulé un chiffre d'affaires de 3,43 MMDH en 2011. L'activité du secteur a ainsi progressé de 7% entre 2010 et 2011, après une stabilité entre 2009 et 2010 (+0,4%). Le secteur est dominé par un acteur, Société des Brasseries du Maroc, qui représente à lui seul 53% du chiffre d'affaires sectoriel. À noter que sa part dans le total activité du secteur est restée stable entre 2009 et 2011. De toutes les manières, le secteur est concentré entre les 4 premiers acteurs qui réalisent 99% du chiffre d'affaires global. Les sociétés concernées sont Société des Brasseries du Maroc, Compagnie de Boissons Marocaines et Internationales, Compagnie des Boissons Gazeuses du Nord, Société des Boissons Gazeuses du Souss. De son côté, la marge opérationnelle (résultat d'exploitation/chiffre d'affaires) réalisée par les entreprises du secteur s'est fixée à 14,7% en 2011. Depuis 2009, la marge opérationnelle du secteur s'est légèrement dégradée passant de 16,7% en 2009 à 14,7% en 2011, soit une baisse de 2 points. La rentabilité nette (résultat net/chiffre d'affaires) réalisée par ces entreprises, elle, s'est située à 11,8% la même année. La marge nette, même si elle reste à un très bon niveau, a subi la même tendance que la marge opérationnelle, passant de 13,7% en 2009 à 11,8% en 2011 (-1,9 points). Par ailleurs, l'endettement du secteur de la «Production de boissons rafraîchissantes» reste à un niveau quasi-nul. En effet, stable sur la période 2009-2011, le niveau d'endettement (par rapport aux capitaux propres) se situait à 4,6% en 2011. Alors que l'endettement financier baissait à un rythme annuel de 6,6% entre 2009 et 2011, les capitaux propres globaux augmentaient de 1,9%. Ainsi, compte tenu de son très faible niveau d'endettement, le secteur possède une marge de manœuvre financière lui permettant de s'endetter à moyen-long termes en cas de nécessité.