Malgré une hausse de la TIC, une loi de Finances 2012 désavantageuse, un mois de ramadan coïncidant avec l'été et un secteur du tourisme en berne, les analystes de BMCE Capital recommandent d'accumuler le titre Brasseries du Maroc. Brasseries du Maroc doit s'attendre à une année difficile. Hausse de la TIC, marquage fiscal, activité touristique en baisse, crise européenne… autant de facteurs qui plomberaient la croissance de SBM. Pâtissant des différentes augmentations de tarifs suite à la répercussion de l'augmentation de la Taxe intérieure de consommation sur les boissons ainsi qu'au coût du marquage fiscal sécurisé, la Société Brasseries du Maroc (SBM) enregistre en 2011 un volume d'activité en baisse de 2,1% par rapport à 2010. Toutefois, en dépit du repli des volumes de ventes, la filiale du groupe Castel parvient à réaliser un chiffre d'affaires consolidé de 2,34 milliards de dirhams, en progression de 6,6%. « Cette embellie s'explique notamment par un effet prix sur les boissons alcoolisées et accessoirement par l'apport de l'activité de production et de distribution de l'eau de source Aïn Ifrane», déclare BMCE Capital dans un rapport d'analyse publié récemment. Dans une moindre mesure, et malgré la maîtrise des coûts d'exploitation (qui en représentent plus que 78,7% des revenus consolidés contre 79,6% en 2010), le résultat d'exploitation consolidé limite sa hausse à 4,6% pour s'établir à 508,8 millions de dirhams, suite à une variation de stocks et autres produits en baisse de 72,0% à 10,2 millions de dirhams. Par conséquent, la marge opérationnelle se fixe à 21,7% contre 22,1% une année auparavant. Tenant compte d'un résultat financier consolidé de 10,3 millions de dirhams (-26,3%) et d'un résultat non courant qui se redresse à 9,9 millions de dirhams (contre –113,5 millions de dirhams, relatif à l'impact de la provision pour engagements sociaux de la société vis-à-vis du personnel constituée en 2010), le RNPG s'accroît de 40,2% à 350,6 millions de dirhams. De ce fait, la marge nette gagne 3,5 points à 14,9%. Amélioration du résultat d'exploitation En social, le chiffre d'affaires s'apprécie en 2011 de 6% à 1,83 milliard de dirhams. Le résultat d'exploitation s'améliore quant à lui de 9%, pour se fixer à 413,9 millions de dirhams, établissant la marge d'EBIT à 22,6% contre 22% en 2010. En revanche, le résultat financier s'effiloche de 64,3%, à 47 millions de dirhams, suite à la diminution des produits de titres de participation, de 69,7% à 36,3 millions de dirhams. Intégrant un résultat non courant positif de 16,4 millions de dirhams contre –75,2 millions de dirhams, la capacité bénéficiaire augmente de 9,3% à 344,7 millions de dirhams, portant la marge nette à 18,8% contre 18,3% en 2010. Partant, le conseil d'administration compte proposer à la prochaine assemblée générale ordinaire la distribution d'un dividende de 110 dirhams par action, en augmentation de 10 dirhams par rapport à 2010, soit un Dividend Yield de 6,3% sur la base d'un cours de 1 750 dirhams, observé le 13 avril 2012, et un pay-out ratio de 90,1%. Diversification de l'activité Par rapport aux perspectives de SBM, « dans un contexte difficile pour le segment des boissons à base d'alcool, impacté par les répercussions de la crise financière en Europe, les augmentations répétées des tarifs et l'effet du déplacement des mois sacrés de chaabane et de ramadan sur la période estivale, le Groupe Brasseries du Maroc déploie ses efforts notamment dans le renforcement des capacités de production de ses filiales, notamment pour la société EAE à 15 000 HL – 20 000 HL d'eau en bouteille par mois afin de porter sa part de marché à 10%-15% et la SVCM à plus de 14 000 HL de vins, annuellement », déclare BMCE Capital. De plus, le groupe compte améliorer sa compétitivité dans un contexte d'exacerbation de la concurrence nationale sur le segment eau en bouteille. Ensuite, il y aura une révision de la stratégie concernant la marque Fayrouz, produit qui n'a pas réussi à s'imposer sur le marché notamment en raison d'une fiscalité désavantageuse. Enfin, SBM prévoit le développement de l'activité export sur le segment boissons alcoolisées, compte tenu des atouts géo-politiques du Maroc ainsi que du potentiel de développement de l'activité en Afrique subsa-harienne. Une LF 2012 désavantageuse Malgré les nouvelles orientations de SBM, la nouvelle hausse de la TIC sur les boissons alcoolisées, prévue dans le cadre du projet de loi de Finances 2012 couplée à une année touristique morose pourrait à nouveau impacter les réalisations du groupe en 2012. Sur le plan financier et se basant sur le maintien des prévisions globales de BMCE Capital (l'impact négatif de la hausse des taxes devant se neutraliser entre effet prix et volume), la société de bourse prévoit pour le groupe Brasseries du Maroc la réalisation d'un chiffre d'affaires consolidé de 2,38 milliards DH en 2012 (+1,5%) et de 2,428 milliards DH en 2013 (+2%). En revanche, le résultat net part du groupe devrait afficher une baisse de 3,9% à 336,8 millions DH en 2012. En 2013, la capacité bénéficiaire du groupe devrait se monter à 363,9 millions DH, en progression de 8%. Valorisé à 1 991,29 DH, la société de bourse recommande d'accumuler le titre SBM dans les portefeuilles. A ce niveau de cours, la société affiche des P/E cibles de 16,7x, en 2012, et de 15,5x en 2013. * Tweet * * *