La baisse significative de la consommation de boissons alcoolisées, durant la première période de l'année, a fait son effet sur la situation financière de la société Brasseries du Maroc. L'année 2011 s'annonce mal pour Brasseries du Maroc. La capacité bénéficiaire de la société, au terme du premier semestre, s'est établie à 203,4 millions de dirhams contre 208,3 millions de dirhams une année auparavant ; soit un repli de 2,3 %. La marge nette a alors accusé une nette baisse de 1,1 point, à 16,1. Pour sa part, le résultat net part du groupe s'est réduit de 0,6%, à 201,5 millions de dirhams. Branoma, détenue à hauteur de 90,80 %, n'échappe pas à la tendance et accuse, elle aussi, une perte de 15,9 % de son résultat net. Sur le volet opérationnel, et malgré la progression du chiffre d'affaires, Brasseries du Maroc enregistre une stagnation de son résultat d'exploitation. Cette contre-performance est le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs ayant influencé le niveau de consommation de boissons alcoolisées : un volume de ventes en repli de 6,1 %, à 496 561 hectolitres contre 496 561 pour la même période, une année auparavant ; des augmentations de tarifs successives sur les produits opérées, suite à la répercussion de l'augmentation de la Taxe intérieure de consommation (TIC) sur les boissons et le coût du marquage fiscal sécurisé, entrepris par Sicpa Maroc et imposé par l'Administration des douanes. Bousculé, le management de la société décide alors de revoir à la hausse ses tarifs de vente ; le volume d'activité du groupe marque un bond de 4,3%, à 1,3 milliards de dirhams. Sur le volet opérationnel, et malgré la progression du chiffre d'affaire, Brasseries du Maroc enregistre une stagnation de son résultat d'exploitation. Sa filiale Branoma, quant à elle, marque un repli de 16% de son résultat d'exploitation semestriel qui passe de 58,9 à 49,4 millions de dirhams. Le management de la société explique cette baisse par «l'effet de l'augmentation de certaines charges d'exploitation, notamment les frais de publicité et les charges de distribution». Le résultat financier du groupe se réduit de 40 % (3,8 millions de dirhams), à 5,7 millions de dirhams. Enfin, le résultat courant, légèrement impacté par la baisse du résultat financier, s'établit à 296,5 millions de dirhams, en repli de 0,9% par rapport à la même période une année auparavant. Concernant son évolution sur le marché boursier, et eu égard aux contre-performances semestrielles attendues par le marché, le titre Brasseries du Maroc a connu un courant vendeur assez important depuis le début de l'année. Suite à ce mouvement, le groupe affichait au 21 septembre une perte annuelle de 12,76 %, portant le titre à 1 901 DH après un pic de 2 330 DH. Côté perspectives, les augmentations répétées des tarifs depuis le début de l'année dernière, combinées au ralentissement des ventes en période estivale, devraient négativement impacter la demande pour l'année 2011. L'activité du Groupe ainsi que sa performance boursière s'en trouveraient réduites : «Des éléments dont l'impact devrait vraisemblablement s'atténuer durant les années à venir, grâce à la diversification opérée par le Groupe, notamment avec le lancement de son eau de source Aïn Ifrane ainsi que d'une nouvelle marque d'huile d'olive», estiment les analystes de la place. En effet, «les effets positifs de cette diversification devraient se sentir à partir de l'année prochaine », nous précise un analyste de la place. Une chose est sûre, avec la coïncidence des mois de ramadan et de Chaâbane avec l'été, les cinq prochaines années, et face à une baisse peu probable des taxes douanières, Brasseries du Maroc est plus que jamais forcée à se diversifier.