Des facteurs concomitants ont assombri le ciel des Brasseries du Maroc. En 2010 déjà, la société broie du noir. La société des Brasseries du Maroc entame un cycle vicieux en termes de réalisations commerciales et financières. En cause, une série de facteurs qui sont venus grever les résultats du brasseur marocain au titre de l'exercice écoulé. La hausse de la Taxe intérieure de consommation (TIC) sur les boissons, intervenue en janvier 2010, couplée au coût du marquage fiscal (le feuilleton du bras de fer avec Sicpa, la société mandatée par l'administration de la Douane pour le marquage des produits soumis à la TIC, suivi d'un arrêt de l'activité pendant une dizaine de jours, est toujours vivace) ont plombé les indicateurs 2010 de la société. Et comme un malheur ne vient jamais seul, la coïncidence des mois de chaâbane et ramadan (mois d'abstinence pour les musulmans) avec la période estivale (synonyme de pic dans la consommation) n'est pas de nature à arranger les choses pour le principal opérateur du secteur, détenteur de près de 97% de part de marché. Cette année, les deux mois sacrés tomberont à pile avec les mois de juillet et août. Les Brasseries du Maroc devront composer avec cette situation plus longtemps encore, car l'enchevêtrement des calendriers lunaire et solaire n'est pas près de s'estomper de sitôt (un décalage de 13 jours chaque année). D'ailleurs, le top management de la société estime dans un communiqué publié la semaine dernière que cette situation «aura inéluctablement des effets négatifs sur l'activité et les résultats du groupe pour l'année 2011». 3,6% de hausse du chiffre d'affaires Acculée à répercuter la hausse de la TIC et les dépenses occasionnées par le marquage fiscal sur les prix de vente au client, la Société a procédé à des augmentations répétées des tarifs depuis le début de l'année 2010, au point que le prix d'une bière oscille actuellement dans une fourchette de 30 à 70 dirhams. Ce qui ne manque pas, sous l'effet de l'élasticité des prix, d'entraîner une contraction de la demande. Et les résultats 2010 le confirment avec une baisse du volume de l'activité de l'ordre de 12,5% et un résultat net (bénéfice) en repli de 18,8%, à 250 millions de dirhams, par rapport à 2009. Tandis que le résultat d'exploitation s'est maintenu à 486 millions de dirhams, au lieu de 531 millions de dirhams une année auparavant. Seule note positive dans ce tableau sombre : la hausse de 3,6% du chiffre d'affaires consolidé à 2,2 milliards de dirhams. «Ces mauvaises performances sont loin d'être exceptionnelles», souligne-t-on auprès de la filiale du groupe Castel, qui fait état de ses inquiétudes pour le court terme (d'ici à 2013). «Les actions d'optimisation des moyens et de réduction des charges permettraient d'en limiter les effets, mais ne pourraient pas compenser les manques à gagner en termes de résultat à la suite des baisses attendues des volumes de ventes». Ce qui n'empêche pas pour autant le conseil d'administration de proposer la distribution d'un dividende de 100 DH par action. Il n'y pas péril en la demeure ! Said El Hadini Le cas Branoma Le chiffre d'affaires de Branoma (Brasserie du Nord marocain), filiale détenue à 90,7% par Brasseries du Maroc, s'est élevé à 496 millions de dirhams en hausse de 9,7%. L'excédent brut d'exploitation accuse une baisse de 4,8% à 609 millions de DH. Le coût de l'arrêt de production en septembre dernier avait été estimé à 30 millions DH par jour, ce qui correspondrait à quelques centaines de millions de dirhams de pertes. Conséquence directe : le résultat net se contracte de 37,5% à 45 millions de DH et le dividende proposé dégringole à 80 DH, contre 184 DH par action une année plus tôt. Branoma, créée en 1947, produit et commercialise la bière dans la région centre-est et dans l'Oriental. La BMCE innove dans l'aménagement d'agences bancaires en s'associant au cabinet Foster & Partners. Agence new age ! après le Méditel store ou encore le HP store, inaugurés récemment, le secteur bancaire se met également à l'heure de l'innovation en offrant une véritable convivialité à sa clientèle grâce à des espaces accueillants et architecturalement contemporains. S'inscrivant dans sa logique d'innovation, le groupe finance.com, à travers sa filiale bancaire BMCE, donne le tempo pour un nouveau concept d'agences bancaires. Une première au Maroc ! En effet, la première agence BMCE new age a été inaugurée la semaine dernière à Casablanca dans le quartier cosy d'Anfa sup. Le coût de l'aménagement de cette agence par le fameux cabinet londonien d'architecture Foster & Partners n'a pas été communiqué. Par contre, le foncier aurait coûté au groupe la coquette somme de 12 MDH. Inspiré du riad ancestral, tout l'espace intérieur est dédié au client en signe de respect et d'hospitalité. La richesse des motifs et l'alliage des matériaux et des finitions offrent un rendu novateur, valorisant les dimensions et la luminosité ainsi que le confort thermique basé sur une technologie éco-responsable. Capitalisant sur les éléments d'identité et de design établis à Casablanca, Rabat et Fès, l'ouverture des nouvelles agences BMCE Bank se poursuivra, avec des adaptations à leur environnement spécifique, dans toutes les régions du royaume. En inaugurant la première agence in de la BMCE, le coup d'envoi a été donné pour un nouveau concept d'agences à la pointe de la modernité. Pour information, outre la conception architecturale des nouvelles agences bancaires, le cabinet Foster & Partners travaille actuellement sur plusieurs projets pour le compte du groupe Finance.com. M.A.H