La Commission des marchés financiers (CMF) du Cameroun, qui n'a pas été associée à l'opération, la juge «illégale» et la déconseille aux investisseurs camerounais. «La Commission des marchés financiers tient à informer le public et les investisseurs camerounais que cette opération d'appel public à l'épargne est irrégulière et illégale, aux termes de la loi du 22 décembre 1999, portant création et organisation d'un marché financier au Cameroun et des dispositions réglementaires qui en découlent». C'est par ce communiqué publié dans la presse camerounaise que Théodore Edjangué, le président de la CMF, le régulateur du marché financier camerounais désapprouve l'emprunt obligataire émis par la BGFIBank (basée au Gabon) sur le marché financier de l'Afrique centrale avec le concours de la Commission de surveillance des marchés financiers de l'Afrique centrale (COSUMAF) et de la Bourse des valeurs mobilières de l'Afrique centrale (BVMAC) toutes basées à Libreville au Gabon. Théodore Edjangué «invite par conséquent, comme par le passé, le public et les investisseurs camerounais à rester vigilants vis-à-vis de toute opération de placement qui serait lancée au Cameroun sans autorisation ni visa de la CMF». Cette réaction de la CMF était suivie de près par celle de la Société commerciale de banque au Cameroun (SCB Cameroun). En dehors de BGFI Cameroun, la filiale du marocain Attijariwafa Bank est la seule banque camerounaise citée comme membre du syndicat de placement pour cette opération. Or, mardi et mercredi derniers, Victor Emmanuel Menye, son directeur général adjoint, publiait un communiqué dans lequel il indique que «suite à l'annonce faite (...) par BGFIBank et citant SCB Cameroun comme membre du syndicat de placement de l'emprunt obligataire dénommé «BGFI Holding 5% brut 2013 – 2020», SCB Cameroun précise qu'elle n'a reçu aucun mandat à l'effet de recueillir les souscriptions auprès des investisseurs ou de placer les titres issus de cette opération sur la place financière camerounaise». Cependant, jusqu'en fin de semaine dernière, ces réserves du régulateur du marché financier camerounais et de l'un des membres du syndicat de placement n'avaient pas encore provoqué une réponse officielle de la part de la BGFIBank. Mais, citée par Le Quotidien de l'Economie, une source interne à cette banque, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, indiquait que le Cameroun pourrait de ce fait être exclu de cette opération de levée de fonds. Lancé sur le marché financier des six pays de la CEMAC Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale - Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), l'emprunt obligataire en question avait pour finalité de collecter la somme de 80 milliards de FCFA (presque 122 millions d'euros) pour «accompagner davantage le financement des projets structurants dans ses pays d'implantation». Ce n'est pas la première fois que le régulateur du marché financier camerounais s'oppose à une opération de ce type lancée sur le territoire camerounais sans son visa. En mars 2013, la CMF avait déjà provoqué l'annulation d'une rencontre avec les investisseurs camerounais à Douala pour le placement des titres de SIAT Gabon, en prélude à l'introduction en Bourse de cette entreprise. L'opération n'ayant reçu que l'autorisation de la COSUMAF, la CMF l'avait qualifiée de «risquée». «En l'état actuel du dossier, écrivait le régulateur camerounais, la CMF n'est pas en mesure d'assurer le public des investisseurs camerounais, que l'étendue et la qualité des informations disponibles tant sur la situation de la société que sur le déroulement de l'opération, soient de nature à leur permettre une prise de décision d'investissement avisée». En réponse, la COSUMAF avait rappelé dans un autre communiqué que «ses décisions s'appliquent de plein droit sur le territoire des Etats membres de la Cemac». Toutefois, plusieurs mois après, les querelles de leadership persistent entre les deux institutions. Thierry Ekouti, Dir.pub-Le Quotidien de l'Economie (Cameroun) Aviation verte Les pays membres de l'Organisation de la l'aviation civile internationale(OACI) sont actuellement réunis au Canada dans le cadre de la 38e assemblée générale de cette institution. Jusqu'au 4 octobre, les participants réfléchiront sur des questions d'importance, notamment l'aviation verte, c'est à dire avec le moins possible d'atteintes à l'environnement. Cependant, peut-on vraiment y arriver si on continue à utiliser comme carburant pour les avions le pétrole qui, comme on le sait, a une grande capacité de pollution ? Au-delà du simple slogan, il soit nécessaire d'arriver, comme c'est lentement, mais sûrement le cas avec les automobiles, à des avions de ligne ayant pour source d'énergie l'électricité ou le biocarburant. C'est vrai, une telle option nécessiterait des investissements colossaux en termes de recherche ou de reconfiguration des aéronefs actuels, ou encore pour leur remplacement total par des appareils de nouvelle génération. Et pourtant, le jeu en vaut la chandelle. En effet, bien plus que la protection de la nature par une absence de libération de gaz à effet de serre, il y a un côté sécurité qu'il ne faudrait pas négliger. Les accidents impliquant des avions propulsés par l'énergie électrique ou par le biocarburant pourraient être de loin moins meurtriers. Il a en effet été maintes fois démontré que beaucoup de victimes de crashes meurent après l'accident, brûlées par le feu qui se déclenche quasi-systématiquement du fait de la forte inflammabilité du kérosène...