Avec la filiale locale d'Attijariwafa Bank comme arrangeur, l'Etat camerounais entend collecter environ 100 millions de dollars, afin de financer la réalisation de certains de ses projets structurants. L'information qui circulait depuis quelque temps a été finalement confirmée la semaine dernière. C'est en effet la Société commerciale de banques au Cameroun (SCB Cameroun) qui joue le rôle d'arrangeur dans l'emprunt obligataire que vient d'émettre l'Etat du Cameroun pour lever la somme de 50 milliards de FCFA, soit environ 100 millions de dollars. Le lancement officiel de l'opération a eu lieu le jeudi 12 décembre dernier à Douala, en présence du ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, et du directeur général de SCB Cameroun, Jamal Ahizoune. À cette occasion, on a appris que les souscriptions qui vont du 9 au 23 décembre 2013 sont reçues auprès des membres du syndicat de placement. Outre SCB Cameroun, celui-ci comprend sept prestataires de services d'investissement dont cinq autres banques de la place ; en l'occurrence Afriland First Bank, United Bank for Africa (UBA Cameroon), Commercial Bank of Cameroon (CBC), Société générale Cameroun (SGC) et Banque internationale du Cameroun pour l'épargne et le crédit (BICEC). Parmi les prestations attribuées à SCB Cameroun en tant qu'arrangeur, il est indiqué dans la note d'information qu'elle doit centraliser toutes les souscriptions. Ensuite, peut-on lire, «Dans un délai maximum de cinq jours après la clôture des souscriptions, SCB Cameroun transmettra à la Commission des marchés financiers (CMF) le compte rendu de l'opération». D'après ce même document, ce compte rendu comprendra «notamment toutes les informations sur le déroulement de l'opération ; ainsi que les résultats définitifs en termes de volumes, montant et répartition du placement des titres auprès des personnes physiques, morales et établissements financiers bancaires et non bancaires». En outre, après la clôture de l'opération et au plus tard 30 jours suivant la date de fin de la période de souscription, «l'arrangeur adressera à la CMF un rapport financier de l'opération présentant son coût global, le détail des charges y relatives, par nature et par bénéficiaire». En contrepartie, l'Etat du Cameroun prévoit de verser à SCB Cameroun une «rémunération globale» correspondant à 1,35% hors taxes (HT) du montant total des fonds levés. Cette commission exclut les dépenses de communication, de démarchage et de marketing qui seront aussi prises en charge par l'Etat du Cameroun jusqu'à concurrence de 400 millions de FCFA (800.000 dollars) HT. À ce sujet, l'émetteur a pris le soin de dessiner tous les cas de figure possibles. Ainsi, apprend-on, au cas où le total des souscriptions serait inférieur à la somme recherchée, «l'Etat pourrait prolonger la période de souscription après information de la CMF». Si par contre la somme récoltée est supérieure au montant désiré, deux hypothèses se présentent. Soit l'émetteur demande l'autorisation à la CMF pour augmenter le montant de l'émission à hauteur des sommes finalement souscrites. Soit il va «procéder avec l'arrangeur à une réduction des souscriptions en retenant en priorité les souscriptions des personnes physiques et des personnes morales non bancaires». Quoi qu'il en soit, il est prévu que les intérêts dont le taux nominal annuel est de 5,90% seront payés annuellement à partir de la première date anniversaire de la date de jouissance des titres. Quant au remboursement du capital, il devra se faire en quatre tranches égales à partir de la deuxième date anniversaire de cet emprunt qui s'étale sur cinq ans (2013 – 2018), c'est-à dire dès 2015. Pour ce faire, l'Etat du Cameroun a ouvert dans les livres de la BEAC (Banque des Etats de l'Afrique centrale) un compte spécial qui sera régulièrement provisionné. Les sommes collectées sont destinées au financement des travaux de construction de certaines infrastructures structurantes à l'instar du barrage hydroélectrique de Memve'ele et du complexe industrialo-portuaire de Kribi. Thierry Ekouti, Dir.pub-Le Quotidien de l'Economie (Cameroun) Retour en 1884 Lors du dernier sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, tenu les 6 et 7 décembre à Paris, on aurait dit qu'on était de retour en 1884. Cette année-là, les puissances européennes se réunirent en Allemagne dans le cadre de la conférence de Berlin pour se partager le «gâteau» Afrique. À la seule différence que l'Afrique cette fois-ci était présente aux travaux et que la France était la seule puissance occidentale représentée et qui en a profité pour garantir sa part du gâteau sur un continent où elle est de plus en plus à l'étroit face à l'offensive chinoise, indienne et brésilienne... Ainsi, on a eu droit à une écœurante infantilisation de 53 nations qui ont été amenées à aller ailleurs pour discuter de la sécurité et de la paix à l'intérieur de leurs frontières... Certains, superstitieux ou pas, voient d'ailleurs le décès de Nelson Mandela, la veille de l'ouverture de ce sommet, comme un message de désapprobation à l'endroit des organisateurs et participants de cette rencontre. L'ancien chef de l'Etat sud-africain, on le sait, a passé sa vie à lutter pour l'égalité entre les hommes et les nations. Malheureusement, il n'y a pas de dirigeant sur le continent capable de continuer ce combat et d'imposer le respect et l'honneur du continent noir. Tant les dirigeants actuels, pour la plupart, agissent davantage comme des vassaux de l'Occident plutôt que comme des responsables d'Etats libres et indépendants.