L'Etat va procéder dès ce mois de novembre à trois émissions de bons du Trésor assimilables pour boucler une année 2013 qui n'aura pas permis d'obtenir les recettes attendues des titres publics. Le quatrième trimestre de l'année 2013 verra le gouvernement camerounais émettre des titres publics pour un montant total de 30 milliards de FCFA (45,73 millions d'euros). D'après le calendrier rendu public par le ministère des Finances, ces émissions seront uniquement des bons du Trésor assimilables (BTA) et se feront en trois séquences de 10 milliards de FCFA (15,24 millions d'euros) chacune. La première est prévue pour le 13 novembre prochain, tandis que les deux autres auront lieu respectivement les 4 et 18 décembre. Selon le ministère des Finances, l'argent recherché est destiné à combler le déficit de trésorerie de l'Etat, la durée de ces BTA étant comprise entre 13 et 26 semaines. Si cette opération -la dernière de l'année- venait à être couronnée de succès, le montant des ressources mobilisées en 2013 par le moyen des titres publics s'élèverait alors à 118,5 milliards de FCFA (180,65 millions de FCFA). À ce jour, les BTA et les obligations du trésor assimilables (OTA) ont déjà rapporté à l'Etat la somme de 88,5 milliards de FCFA (environ 135 millions d'euros). Pourtant, cette performance est largement en deçà des prévisions communiquées en début d'année par l'Etat qui entendait lever jusqu'à 250 milliards de FCFA (un peu plus de 381 millions d'euros) à travers les titres publics. En février 2013, Alamine Ousmane Mey, le ministre des Finances, s'était d'ailleurs déplacé à Douala, la capitale économique, pour une rencontre avec la communauté des investisseurs qu'il avait alors conviée à participer à l'ensemble de ces opérations. Parmi les avantages brandis à l'occasion à ses interlocuteurs qui avaient répondu massivement présents à son invitation, Alamine Ousmane Mey avait indiqué que ces titres constituent «un placement rentable» et «un investissement sans risque», notamment parce que «les intérêts servis sur les titres publics sont exonérés de tout impôt au Cameroun pour les résidents et non-résidents», avait-il dit. Il avait ajouté que ces titres bénéficient de la garantie souveraine et sont négociables auprès des intermédiaires à la Douala Stock Exchange, la bourse des valeurs mobilières de Douala. Huit mois plus tard, les techniciens du ministère des Finances tentent de comprendre ce qui n'a pas marché. «L'exécution du budget de l'Etat reste et demeure un exercice de prévisions dont personne ne peut prédire avec certitude les réalisations à 100%», explique Léonard Kobou Djongue, le chef de division de la Trésorerie au ministère des Finances, cité par le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune. C'est en 2010 que le Cameroun a commencé à avoir recours aux titres publics pour financer son budget. Cette première expérience avait permis à l'Etat de réunir plus de 200 milliards de FCFA au terme d'un emprunt obligataire. Depuis, le total des émissions s'élève à 468,5 milliards de FCFA (714,23 millions d'euros), soit 223,5 milliards de FCFA (340,72 millions d'euros) en OTA et 245 milliards de FCFA (373,5 millions d'euros) en BTA.