Au Chili, les femmes qui avortent sont considérées comme des criminelles./DR Il y a pire que le Maroc en matière de législation sur l'avortement. Si le royaume s'apprête à légaliser l'IVG sous certaines conditions, au Chili, faire passer l'avortement pour un accident est le seul moyen pour femmes de ne pas aller en prison, même en cas de viol ou d'inceste. Le débat fait rage au Maroc, mais aussi au Chili. Jusque-là, la loi marocaine autorisait l'avortement dans les seuls cas où la santé de la femme était en danger. Le 15 mai dernier, un communiqué du Palais royal annonçait, à la surprise générale, la légalisation de l'avortement dans de nouveaux «cas de force majeure», notamment les «grossesses qui résultent d'un viol ou de l'inceste», ou de «graves malformations et maladies incurables que le fœtus pourrait contracter». Pour le reste des cas, la femme reste punie et risque des peines allant d'un à cinq ans de prison ferme. Le Chili plus strict Une légalisation certes limitée pour certains, mais qui est déjà en avance par rapport à d'autres pays comme le Chili. Là-bas, les femmes qui avortent, même dans le cas d'un inceste, sont toujours considérées comme des criminelles et risquent aussi jusqu'à cinq ans de prison ferme. Le seul moyen, pour elles, d'échapper à la prison est de faire passer l'IVG pour un accident comme le rappelle une campagne choc lancée il y a quelques jours dans le pays par l'ONG Miles. Celle-ci a mis en ligne trois vidéos, sous forme de tutoriels où des femmes (actrices) expliquent différentes manières de se faire avorter «accidentellement».