Booster son business, développer son carnet d'adresses, partager des expériences managériales... c'est avant tout une affaire de networking (réseautage). Les grands patrons en savent quelque chose. Quant aux dirigeants des PME, ils n'ont pas tous la chance d'intégrer des réseaux permettant à la fois de se faire de bons «amis» et des partenaires de renom. Attention, le réseautage n'est pas une fin en soi ! Pour bien profiter des réseaux, la communauté adhérente doit maîtriser l'art des relations publiques. Dans ce sens, la règle d'or, c'est «donner pour recevoir». Autrement dit, il faut mettre la main à la pâte en s'impliquant notamment dans la logistique des activités organisées par les réseaux et en partageant son expertise. Au Maroc, le réseautage d'affaires n'est pas un phénomène nouveau. Au fil des annéees, il est devenu, par la force des choses, une tendance lourde. Quels que soient leur nature et leur esprit (politique, social, culturel...), les réseaux constituent un passage obligé pour les entreprises animées par l'ambition de développer leur business. Les groupements qui connaissent aujourd'hui un grand succès sont ceux qui offrent plus de visibilité et surtout d'ouverture à leurs nouveaux membres. Prenez l'exemple du Centre des jeunes dirigeants, crée il y a une dizaine d'années. Cela se fait à travers le partage d'expériences, de connaissances et de réseau. «Certes, notre objectif est d'accompagner les entreprises membres, mais cela n'élimine pas la possibilité de faire du business», souligne Mohamed Chakib Rifi, président du CJD Casablanca. Selon lui, l'apport du CJD a été capital dans le développement de son entreprise Dataplus, opérant dans les domaines de l'informatique et des télécommunications. Pour preuve, cette société créée en 1999 avec un capital de 100.000 DH réalise aujourd'hui un chiffre d'affaires de 80 MDH. Le cas du réseau international Cercles de progrès est également à méditer. Créée en 2004, l'antenne marocaine regroupe une quarantaine de chefs d'entreprises et membres du conseil de direction. Le but principal de ce groupe est de créer des espaces d'échanges entre les membres. «Notre réseau fait appel à des intervenants de qualité pour aborder des thèmes tels que le développement personnel, le management, les techniques de négociation ...», indique Dominique Drouet, ex-président du réseau. Et de poursuivre : «Nos rencontres permettent un partage riche d'expériences. À titre personnel, l'apport de certaines réflexions m'a permis de gérer au mieux mon entreprise. Grâce aux Cercles de progrès, on peut nouer des amitiés solides et faire, par la même occasion, du bon business». Un autre exemple de réseautage est mené par l'Association des professionnels des technologies de l'information (APEBI). «Notre vocation principale est l'accompagnement, la formation et le développement des entreprises du secteur, tout en faisant du business», reconnaît Soufiane Idrissi Kaitouni, directeur exécutif de l'APEBI. Il enchaîne en mettant en lumière le fait que «le réseau est la seule richesse dont la valeur augmente quant elle se partage». C'est notre principe au sein de l'APEBI et c'est aussi la raison pour laquelle nous essayons d'augmenter au maximum nos chances de réseautage, soit à travers les manifestations que nous organisons soit à travers les jeudis de l'APEBI», ajoute-t-il. «Plus nous sommes nombreux, plus on est crédibles et plus nous créons de la valeur ajoutée», tel est le sacro-saint principe de l'APEBI. Le Rotary club est également un réseau où il fait bon faire du business. En témoignent les propos de Ali Ouameur, membre du Rotary international. «Porter le sigle du rotary ou le mentionner dans ma carte visite facilite énormément mon business. En effet, si par coïncidence mon client est un rotarien, je sais à l'avance que l'affaire est conclue, sans rentrer dans des négociations, pour la simple et bonne raison que les membres du rotary à l'échelle internationale, même s'ils ne se connaissent pas, sont amis par défaut. Faire partie du Rotary signifie que tu es une personne digne de confiance», conclue-t-il. Un atout qui vaut mille avantages. Point de vue: Mohamed Chakib Rifi, Président CJD Casablanca Le Centre des jeunes dirigeants en tant que mouvement existe depuis des années, dans le but d'aider les jeunes dirigeants à se rencontrer, partager leur expérience, et leurs soucis. Il a pour vocation principale de vendre l'idée de «l'économie aau service de l'homme». Sa mission consiste à accompagner les chefs d'entreprise et les porteurs de projet. Pour cela, il leur apporte le réseau, les outils de travail, et le retour d'expérience par rapport à plusieurs volets de la gestion. Pour résumer, notre objectif est d'aider les jeunes dirigeants à bien réussir leur business sans pour autant être des rapporteurs d'affaires. En réalité, nous ne traitons pas des affaires entre nous, nous ne nous interdisons pas de le faire, mais ce n'est pas notre vocation. Par ailleurs, on a des contacts faciles, un réseau et des expériences à partager. À mon avis, c'est beaucoup plus intéressant car c'est exploitable à long terme. Point de vue: Dominique Drouet, Ex-président des cercles de progrès La force des cercles de progrès réside en deux points : un très fort lien entre les membres, et la qualité de l'apport de cette communauté en termes d'expérience. C'est un club qui associe une quarantaine de chefs d'entreprises et de membres de conseils d'administration. Le principe est d'organiser une fois par mois et dix fois par an une journée dédiée à un thème spécifique. Dans ce cadre, nous faisons appel à des intervenants de qualité. Dans ces journées, l'intervenant devient un prétexte pour les échanges entre les membres. Ces rencontres nous permettent de faire un riche échange d'expérience. L'apport de certaines réflexions m'a permis de conduire l'entreprise mieux que je ne pouvais le faire intuitivement. J'ai également réussi à améliorer la qualité du management dans l'entreprise en capitalisant sur les expériences d'autres membres. Cet échange nous permet de construire des relations solides qui peuvent donner naissance à des partenariats business.