L'AFEM a lancé en 2010 un projet de business mentoring. A la date du 1er janvier 2012, l'AFEM a permis à 35 jeunes entrepreneures d'avoir des mentors. Les membres de l'AFEM lors d'un séminaire de formation. En juin 2010, l'Association des femmes Chefs d'entreprises du Maroc (AFEM) a lancé un projet de business mentoring. Le projet a pour vocation de renforcer l'autonomisation et la valorisation des femmes chefs d'entreprises ou des porteuses de projets afin qu'elles puissent contribuer pleinement dans le développement économique et social de leur pays. L'AFEM a lancé son projet de business mentoring en 2010, en collaboration avec deux ONG danoises, KVINFO et DJOF. KVINFO est une ONG danoise pour le genre, l'égalité et l'ethnicité qui agit au Maroc depuis 2006. Lors de la conférence organisée par l'AFEM à l'occasion de la journée de la femme, Lisbeth Pilegaard, directrice du département MENA à KVINFO a déclaré au sujet du mentorat : « Le dialogue entre deux professionnels est très gratifiant. Même en tant que mentor, on apprend toujours, on développe ses connaissances, et on se renforce au sein même de son entreprise ». A la date du 1er janvier 2012, l'AFEM a réuni 35 tandems (dans certains cas les mentors sont des hommes). Double témoignage La rencontre a également été l'occasion de partage de témoignages de mentors et de mentees. L'un des plus marquants a été celui d'un tandem : Rachel Petero, néo-zélandaise et sa mentee Saida Bouhmidi, marocaine. Rachel Petero est fondatrice et CEO de Genviva Ltd. Saida Bouhmidi quant à elle est directeur business Unit Telecom à Finatech Group. L'une réside au Qatar et l'autre au Maroc. Saida n'est pas la seule mentee de Rachel. « J'ai en moyenne quatre mentees, parfois je peux aller jusqu'à six. Et elles vivent chacune dans différents coins du globe. En tant que femme d'affaires, je pense qu'il est de mon obligation d'avoir des mentees», déclare-t-elle. Pour Rachel Petero, il ne s'agit pas seulement d'une obligation, mais également d'une occasion d'apprendre : « J'apprends de mes mentees autant que j'ai appris de mes mentors. Elles ont une vision neuve qui me permet de me remettre en question en permanence, et remettre en cause mes stratégies entrepreunariales ». Petero cite en exemple la découverte des réseaux sociaux et du social marketing grâce à ses mentees. « J'ai découvert l'usage marketing des réseaux sociaux grâce à mes mentees ». Plus qu'un conseiller Un mentor n'est en aucun cas un conseiller professionnel. La relation mentor-mentee est basée sur le partage et le respect. Il s'agit d'une personne avec plus d'expérience et avec laquelle il est possible d'échanger des connaissances et des conseils. « Mes mentors m'ont beaucoup appris », déclare Rachel Petero. « J'ai appris à me faire vendre. J'ai appris cela des hommes, ce n'est pas inné chez les femmes ». Et d'ajouter :« Le mentorat est plus que d'un partage des compétences techniques apprises à l'école, mais le partage d'une expérience personnelle. Mes mentees apprennent de mes échecs et comprennent que cela fait partie de l'expérience. J'ai moi-même échoué plusieurs fois, et il est rassurant pour une personne qui débute de savoir que l'échec est tout à fait normal, que cela fait partie de l'expérience ». Pour sa mentee, Saida Bouhmidi, il est important d'avoir une personne à son écoute. Elle considère que les principaux obstacles pour la femme entrepreneur au Maroc sont le manque d'accès à l'information et le manque de réseautage. Un projet pilote au Maroc En présentant le projet de l'AFEM, Ilham Boularhmane, chef de projet business mentoring au sein de l'AFEM a expliqué que la stratégie de l'AFEM est celle d'un mentoring one-on-one (voir encadré). « La relation mentor-mentee doit être basée sur l'écoute, le respect mutuel, le partage, l'engagement, l'implication, la confidentialité, et l'impartialité ». Il s'agit, selon les initiateurs de ce projet, de développer le dialogue, les échanges de bonnes pratiques, l'ouverture des réseaux et le partage d'informations et d'expériences entre les mentors et les mentees dans une relation volontariste basée sur la confiance, la bienveillance et l'atteinte des objectifs. « Les mentees sont soit des femmes porteuses de projet, des jeunes incubées our des jeunes chefs d'entreprise », ajoute Ilham Boularhmane.Le lancement de ce projet au Maroc vient d'un constat : « Des études démontrent qu'un tiers des entreprises franchissent le cap des 5 ans, et que grâce au mentorat, 75% dépassent cette étape », déclare-t-elle. * Tweet * *